Chez les Marais, l’agriculture c’est une histoire de famille
La mère s’occupe de la boutique de vente directe, le père des Grandes cultures, épaulé par ses deux fils, et la cousine vient aider pour s’occuper des volailles. Avec 84 ha en nom propre, 9 clients en ETA, des volailles en tout genre et la boutique il y a de quoi s’occuper toute l’année.
François m’avait dit « Viens pour l’apéro ! », j’arrivais donc vers 11H30 ce mardi 8 juillet. Et en arrivant c’était bien l’apéro, mais celui des machines. Le livreur de fuel était là pour faire le plein des deux moissonneuses et de la cuve. Autant dire que vu la taille des bêtes je me suis dit que ça allait prendre des heures ! Mais avec un débit de 120 litres à la minute, ça change tout…
Le temps que le plein soit terminé, nous avons fait le tour du propriétaire. Visite des poules pondeuses, des poulets, la place faite pour les chapons de Noël prochain, les oies, les pintades, et même un poney (il s’est un peu égaré lui) ! Il y a aussi la boutique, les hangars de stockage des machines et la maison. Ici les déjeuners sont conviviaux. On se sent tout de suite accueilli et on nous fait une petite place au milieu de la tablée entre la famille et les trois salariés.
Un café et hop nous voilà partis sur les routes en moissonneuse pour se rendre chez le premier client du jour. Nous allons finir de couper l’avoine qu’ils n’ont pas eu le temps de terminer la veille. François m’assure que c’est l’affaire d’une demi-heure. Ce client est le seul du coin qui cultive de l’avoine. Il s’en sert pour nourrir ses chevaux tout le reste de l’année. Il stocke donc tout chez lui, c’est pourquoi à notre arrivé trois tracteurs attelés de bennes nous attendent dans le champ, prêts à être chargés. Et ces tracteurs, ils ne sont pas de toute première jeunesse !
En agriculture, les choses se passent rarement comme prévues, que ce soit le temps (trop sec, trop humide, grêle, etc. ils ne sont jamais contents ces agris ! ), des pannes, des casses… Là c’est une griffe qui a cassé. Les griffes se sont des petits cylindres qui se situent sur la vis de la coupe et qui rabattent les épis vers l’entrée de la moissonneuse. Une bonne demi-heure d’arrêt pour changer la griffe cassée et nous voilà reparti.
Direction maintenant Guibeville chez un autre client pour attaquer du colza cette fois.
Peu de temps après que l’on ait commencé le tour du champ, le technicien des Ets Cornet arrive au bout du champ pour regarder de plus près la fuite d’huile sur la moissonneuse que François a repéré un peu plus tôt. Les concessionnaires sont très sollicités en cette période de moisson. En cas de panne ou de casse, les agriculteurs ont besoin d’une réparation au pied levé, rapide et efficace, leur moisson en dépend !! La fuite est vite réparée et hop le travail reprend.
Aller-retour, Aller-retour, on vide, et on repart. Ça peut vite sembler monotone comme journée. Mais il y a quelque chose de fascinant à regarder la coupe engloutir un an de travail et les grains tomber dans la trémie. Quelques biscuits pour se redonner un peu d’énergie. Aller-retour, aller-retour, on vide et on repart…
Au final, j’ai abandonné François et sa machine vers 19H mais il a continué jusqu’à 23H pour finir le colza ce jour-là.
Une journée riche en réparation au final. Il semblerait que dans une journée de moisson, tout se passe rarement comme prévu !
Merci encore à François pour son accueil !
