Paysans d'Avenir

– Embarquez dans l'aventure

Entretien avec : Maria Teresa Nogales – Alternativas

10 octobre 2016


L’amélioration de la Sécurité Alimentaire par la création d’un jardin maraîcher à La Paz, capitale de la Bolivie

Le 4 juin dernier, j’étais de retour à La Paz, après quelques jours passés à Sucre où j’avais découvert le travail d’IPTK et l’agriculture urbaine.

Ce samedi-là, j’avais rendez-vous dans le centre de la capitale bolivienne avec Maria Teresa Nogales, directrice de l’ONG Alternativas afin de visiter le premier jardin maraîcher de Bolivie créé en mai 2014, rien que cela.

Alternativas a pour but la promotion de l’agriculture urbaine en Bolivie notamment par la création de jardins maraîchers permettant aux populations de se réapproprier leur alimentation.

Nous nous retrouvons vers 10h30 à la Plaza Avaroa. Sarah, l’amie qui m’héberge à La Paz m’accompagne pour faire la traduction et parce qu’elle est curieuse de nature.

Nous apercevons Maria qui nous attend à un carrefour, elle est très élégante avec son grand chapeau de paille, idéal pour travailler la terre.

Jardin maraîcher à La Paz - Maria-Theresa l'instigatrice du projet à La Paz

Jardin maraîcher à La Paz – Maria-Theresa l’instigatrice du projet à La Paz

Les présentations faites, nous prenons le bus bolivien (une sorte de camionnette aménagée) pour nous rendre au jardin. Le véhicule circule entre les immeubles et grimpe sur les hauteurs de la ville, là, dans un virage, il nous laisse devant un grand portail, nous voici arrivées.

Jardin maraîcher à La Paz - Maria-Theresa l'instigatrice du projet à La Paz

Jardin maraîcher à La Paz – Maria-Theresa l’instigatrice du projet à La Paz

Lorsque nous pénétrons dans l’enceinte du jardin, c’est un tout autre monde qui s’ouvre à nous. Face à nous, une première allée de petites parcelles de cultures se dessine : de la couleur partout, du matériel de récupération, des tomates, des serres, des fleurs, des épouvantails. On se croirait dans un monde merveilleux sorti tout droit d’un conte pour enfant.

Mais avant de vous faire entrer dans ce lieu, apprenons-en un peu plus sur son histoire.

Inspiration américaine, réalisation bolivienne

C’est Maria qui est à l’origine de sa création. Il y a quelques années, elle revenait de ses études aux Etats-Unis avec une idée en tête : recréer à La Paz un concept découvert là-bas, les jardins maraîchers.

Maria, pourquoi avoir voulu recréer ce type de jardins maraîchers dans votre pays natal ?

En 2007, nous avons eu en Bolivie une crise alimentaire majeure. Le prix des denrées s’est littéralement envolé et malgré quelques baisses depuis, les prix n’ont jamais retrouvé leur base de départ. Pour les familles urbaines, il a été très difficile de faire face à cette crise, d’autant plus que les salaires, eux, n’ont pas augmenté. L’idée du jardin, est née pour permettre à des familles d’assurer leur Sécurité alimentaire, de garantir leur accès à de la nourriture saine.

Ainsi, dès son retour, elle se met en quête d’un lieu d’installation et découvre cet ancien parc municipal laissé à l’abandon, malfamé et devenu le théâtre de divers crimes. Elle mène alors un combat face à la mairie pour persuader le maire de lui mettre à disposition ce bout de terre pour la réalisation de son projet.

Le maire finit par céder et le jardin maraicher est inauguré en mai 2014, néanmoins, il n’accorde aucune aide pour sa création.

Le travail commence tout de suite avec quelques bénévoles : il faut tout d’abord nettoyer l’ancien parc pour pouvoir l’aménager. L’état du lopin de terre était si déplorable qu’il leur a fallu quatre mois pour le décrasser entièrement.

A l’ouverture, du jardin en septembre 2014, l’association accueille 10 familles de La Paz et augmente sa capacité en quelques mois jusqu’à 40 familles.

Chaque famille reçoit une parcelle de 16m² et pour montrer sa fierté affiche un petit panneau avec soit son nom ou quelques mots poétiques. Le jardin regroupe une quarantaine de parcelles. Aujourd’hui, la liste d’attente est longue pour en obtenir une.

Jardin maraîcher à La Paz - Maria-Theresa l'instigatrice du projet à La Paz

Les joyeux !

En premier lieu, les candidats doivent réaliser deux semaines de bénévolat dans le jardin afin de leur permettre de prendre conscience du travail que cela représente et de tester leur motivation. Si après cet essai, ils sont toujours partants, ils sont inscrits sur la liste d’attente. Une parcelle se libère lorsqu’une famille a trop d’absences. Au bout de trois semaines sans venir, la famille se voit retirer sa parcelle.

Une serre à tomates du jardin maraicher

Une serre à tomates du jardin maraicher

Aujourd’hui, sept personnes travaillent pour Alternativas. Deux agronomes à temps partiels interviennent trois jours par semaine pour aider et conseiller les familles et bénévoles sur leurs parcelles mais aussi pour donner des formations : la recette d’un bon compost, apprendre à préparer sa terre, trier ses poubelles pour faire du compost, faire ses propres semences, etc.

Changer les idées reçues : faire pousser des tomates à 4000m d’altitude

A La Paz, il y a une sorte de croyance selon laquelle, à cause de l’altitude, uniquement la patate pousserait. Alternativas a dû faire un gros travail pour inscrire dans l’esprit des familles que cultiver autre chose est possible. Les parcelles de démonstration des agronomes jouent là un rôle primordial pour prouver que : oui, même à presque 4000m d’altitude, il est possible de cultiver tomates, carottes et salades !

Aujourd’hui, Maria est fière de voir que les mentalités ont évolué. Au départ, uniquement les mères de famille venaient travailler au jardin. Puis, leurs enfants se sont joints à elles pour les aider et profiter d’un moment au vert. Maintenant, même les maris s’y mettent ! Ils ont appris à économiser l’eau, à respecter la nature, ne pas tuer les abeilles, etc. C’est une belle réussite !

Dans le même temps, Alternativas propose des animations auprès des écoles afin de sensibiliser les enfants sur l’agriculture et l’alimentation.

Épouvantable épouvantail !

Épouvantable épouvantail !

Développer les jardins maraîchers à travers la Bolivie

Pour le moment, Alternativas n’a pas les moyens d’ouvrir d’autres parcelles sur ce jardin. L’espace ne manque pas mais les fonds sont rares.

L’association souhaite participer au développement de ce genre d’initiative à La Paz et à travers toute la Bolivie. Cependant, Maria explique que monter un jardin prend beaucoup de temps et d’énergie et qu’Alternativas ne peut pas porter tous ces projets. Leur idée est de créer avec ce premier jardin une véritable vitrine de réussite afin de sensibiliser les acteurs du développement des villes et faire germer dans d’autres esprits l’idée de créer d’autres lieu comme celui-ci. Ils seront là pour donner des pistes, soutenir les porteurs de projet et les conseiller !

A bon entendeur… 😉

Zob, une autre approche du développement

7 juin 2016


DSC_0636

Zob n’est pas ce que l’on pourrait croire. Zob n’est pas une ONG. Zob a un nom étrange issu, d’un pari. Zob est unique. Zob, c’est Zob.

Je commence par vous dire tout ce que ZOB n’est pas, c’est bizarre, je sais. Zob est une autre manière d’appréhender le micro-crédit aux paysans pour l’achat d’animaux et d’outils.

Qu’est-ce donc que ce « Zob » dont tu nous parles ?!

Entrepreneurs du Monde – Région de Dien Bien – Commune de Na Thau – groupement de productrices de canards

28 avril 2016

Rencontre avec le groupement des productrices de canards de la commune de Na Thau

DSC_0128

Le village de Xom 2, la commune de Na Tau est très connu pour son canard local, le Thaï Duck, dont les vietnamiens raffolent. Cependant, la production n’est pas très développée et disparait même de temps en temps, lors de crises. Pourtant, il y a un marché important à développer par son avantage du prix et la qualité de la viande. C’est pour cette raison qu’un groupe de femmes ont sollicité Entrepreneurs du Monde pour les aider à développer la production avec des techniques nouvelles. Elles sont six productrices à s’être lancer dans cette aventure en août dernier.

Le coin des innovations : chèvres au vert

21 mars 2016

DSC_7583

Les chèvres de la ferme des Bentham sont plutôt remarquables. En effet, elles produisent jusqu’à 1000 litres de lait chacune par an. En comparaison, en France, une chèvre va produire en moyenne entre 500 et 800 litres annuellement (chiffres calculés à partir de statistiques disponibles sur le site fromagesdechevres.com).

Mais quel est donc le secret des Bentham ?!