Le chanvre est une plante intrigante. Elle pousse toute droite avec des feuilles en touffes le long de la tige principale.
A y regarder de plus près, les feuilles ressemblent drôlement à celles que l’on peut trouver sur les t-shirt des rastas…
Hé bien oui, le chanvre est apparenté au cannabis !
Mais attention aux petits malins qui voudraient partir en excursion en Essonne pour récupérer quelques pieds, ceux-ci ne produiront pas les effets escomptés ! En effet, le THC qui donne les effets du cannabis ne se retrouve qu’en très faible quantité dans le chanvre.
Le chanvre était, il y a longtemps, très cultivé en France. Comme aime à le rappeler Nicolas Dufour, le dirigeant de Gâtichanvre :
« Christophe Colomb a découvert l’Amérique sur du chanvre ! ».
En effet, à l’époque, le chanvre était une culture très importante qui permettait de fabriquer les cordages et voiles des bateaux mais aussi des vêtements.
A partir de la moitié du XIXème siècle, la culture du chanvre en France va diminuer puis quasiment disparaitre. Il laisse place aux fibres synthétiques, au bois (pour la papeterie), etc.
Dans les années 60, un programme de sélection variétale est lancé pour arriver à une plante avec un faible taux de THC (la drogue c’est mal les gars).
Aujourd’hui, le chanvre revient sur le devant de la scène ! Rien qu’à voir l’expérience Gâtichanvre, les hectares se multiplient chaque année (de 50 ha en 2012 à 238 ha en 2015 et surement deux fois plus en 2016) !
Alors la grande question c’est : Pourquoi ?
- Intérêt agronomique,
- Intérêt écologique,
- Intérêt économique.
Nan mais en fait c’est fou comme plante ?!
Commençons par : le phénomène d’allopathie.
Je vois déjà votre sourcil droit se lever, « mais qu’est-ce qu’elle me raconte ?!? ».
« Le phénomène correspond en fait à l’action d’une plante sur une autre par l’intermédiaire de composés chimiques », explique Nicolas Munier-Jolain, de l’Inra de Dijon (merci La France Agricole). Certaines plantes dégagent, suite à des interactions biochimiques, un mucus qui a des effets sur son environnement, notamment empêcher la pousse de mauvaises herbes.
Le chanvre crée cet effet d’allopathie, ce qui permet de limiter l’utilisation de désherbant pendant sa campagne mais aussi pour la culture suivante. Par ailleurs, le chanvre ne craint ni champignons ni bêbêtes indésirables donc pas besoin de mettre de fongicides ou d’insecticides !
Il a donc un impact positif sur son environnement : c’est une plante zéro produit phytosanitaire ! De plus, il faut savoir que le chanvre est bon pour le climat. C’est important de le rappeler surtout dans le cadre de la COP21.
Un hectare de chanvre capture plus de CO2 qu’un hectare de forêt !!
Ensuite, qui dit moins de désherbant, dit moins de passage de tracteurs donc, en plus d’un intérêt écologique certain, il y a un intérêt économique : achat de moins de phytos et de carburant et gain de temps (le temps c’est de l’argent, tout ça, tout ça) !
Le chanvre est également un très bon précédent à blé. D’après Nicolas Dufour, dans certaines régions les blés après chanvre peuvent faire jusqu’à 10 quintaux de plus à l’hectare (intérêt agronomique puis économique ++).
Une plante valorisée de A à Z
Le chanvre a enfin la particularité d’être utilisé entièrement.
Sa graine est utilisée dans l’oisellerie, l’industrie cosmétique ou encore pour la production d’huile. Un nouveau débouché se développe de plus en plus : l’alimentation humaine. Si dans certains pays comme le Canada, l’utilisation des graines de chanvre dans notre alimentation est déjà bien développée, elle commence tout juste à émerger en France. La graine, consommée telle quelle ou en huile, se révèle excellente pour la santé avec une proportion parfaite entre oméga 3 et 6 contrairement à la plupart des huiles que nous utilisons habituellement qui contiennent plus d’oméga 6 que d’oméga 3.
Pour faire court, c’est bon pour la santé !
Ensuite, la tige, une fois coupée, est laissée sur place dans le champ afin qu’elle sèche et blanchisse. On appelle ça le rouissage. On la retourne une fois pour que cela soit homogène. Elle est ensuite ramassée et mise en ballots puis envoyée à l’usine de défibrage. Elle en ressortira sous forme de fibre pour l’isolation, la fabrication de tissus, l’industrie plastique et de chènevotte. Cette dernière, mélangée à de la chaux, empêchera la pousse des mauvaises herbes dans vos jardins et apportera tout le confort à vos petits animaux de compagnie qui vivent habituellement sur de la litière de paille ou des copeaux de bois !
Merci pour ton article il m’a beaucoup apprit. Mais tout de même j’ai une question…
Ou est il produit/récolté ?!?
P.S.: n’hésites pas a aller voir mon blog 😉
Merci,
Victoire
Mon blog s’appelle : Victoireandco.ch