Rencontre avec Gregoria Espinoza à Sucre
Le pain, source d’égalité et de développement
Sucre, surnommée la ville blanche, toutes les maisons étant d’un blanc éclatant, se situe à quelques 700 km de La Paz. Perchée à « seulement » 2700 mètres d’altitude, son climat est bien plus clément qu’à la capitale bolivienne et on trouve dans ses alentours de nombreuses exploitations familiales maraîchères. Mais aujourd’hui, nous nous intéressons à un autre maillon de la chaîne alimentaire.
Gregoria Espinoza est bénéficiaire d’un projet de l’ONG IPTK* dont je vous ai déjà parlé (par ici) et qui a 40 ans aujourd’hui.
Depuis quelques années, une fois tous les 10 jours, Gregoria se transforme en boulangère !
IPTK a réuni 9 femmes de Sucre avec des difficultés financières et les a aidés à développer une activité de boulangerie. L’ONG leur a, au départ, fourni le matériel (four, mélangeuse, etc.), les formations et l’encadrement nécessaires à la création de cette entreprise.
Chaque lundi, IPTK les approvisionne en farine pour la semaine. Les neuf bénéficiaires du projet se réunissent à ce moment pour mesurer et répartir la quantité de farine sur les sept jours à venir.
Chaque jour, l’une d’entre-elles est en charge de faire tourner la boulangerie : confection et vente du pain. A la fin de la journée, elle rembourse IPTK pour l’avance de farine et empoche le reste des bénéfices.
En parallèle, cette petite entreprise a décroché un contrat avec la municipalité de Sucre pour approvisionner les écoles de la ville en pain pour le petit-déjeuner des enfants : 4600 pains par semaine pour les écoles primaires et 4200 pour le secondaire. Ce pain est spécialement conçu pour les enfants en pleine croissance. Composé de quinoa, de lin, de blé, de soja, d’œufs et d’huile végétal, il est plus nutritif que la plupart des pains. Les neuf femmes mettent la main à la pâte pour la réalisation de ces commandes et profitent toutes des bénéfices.
Gregoria est heureuse de participer à ce projet. Elle explique qu’elle a pu développer ses revenus et surtout qu’elle se sent maintenant sur un pied d’égalité avec son mari. Plus besoin d’attendre de lui l’argent nécessaire pour sa famille. Elle se sent plus autonome et fière de pouvoir prendre soin de ses deux enfants !
*IPTK (Instituto Politécnico Tomás Katari) est une ONG créée en 1976 pour lutter contre la pauvreté, la mortalité et la corruption dans cette région et améliorer les conditions de travail des mineurs. 40 ans plus tard, si sa mission a quelque peu évolué, la lutte contre la pauvreté est toujours à l’ordre du jour.
Envie d’en savoir plus sur l’ONG IPTK ? C’est par ici (enfin si vous lisez l’espagnol !).