Paysans d'Avenir

– Embarquez dans l'aventure


14 décembre 2015

Brève du Sénégal
Sénégal J12 :  une journée intensive

Sare Moussa

Bienvenue à Sare Moussa !

Samedi 5 décembre, envoyez-moi un peu de froid de France !

8h nous voici parti pour le village de Sare Moussa à 9 km de Tamba. L’état de la piste (et notre voiture pas franchement adaptée) nous avons mis une heure pour parcourir cette distance. Cela donne une idée des difficultés d’accès de ce villages (et ceux des alentours). Nous sommes accompagnés d’Adama, le Président de l’organisation locale. Il a passé la nuit avec nous à Tambacounda car ma venue était très attendue.

Le barrage de Sare MoussaNous arrivons au village où tout le monde est en train d’affluer pour venir à notre rencontre. Après les présentations, nous partons voir le barrage qui a été construit il y a trois ans. Bon je vous avoue que je n’ai pas bien compris l’utilité du barrage. En effet, nous sommes début décembre, la saison des pluies est terminée depuis à peu près un mois, et il n’y a déjà plus d’eau contre le barrage et donc très peu dans les abreuvoirs… Quand j’ai demandé aux habitants en quoi le barrage avait pu améliorer leur vie, la réponse : ça n’a rien changé pour eux. Ah. Après ils m’ont expliqué que pour l’instant il fallait que l’eau s’accumule et qu’au fur et à mesure des années elle allait gagner du terrain et que comme ça ils auraient de l’eau toute l’année. Je suis restée assez septique vu l’éloignement de l’eau. Bref.Puiser son eau

Afdi Ile-de-France les a appuyés pour développer le jardin maraîcher. Ils ont subventionné des arrosoirs, le grillage pour protéger le périmètre des animaux. Le problème c’est que tout le monde n’a pas toujours les meilleurs les meilleures intentions du monde. Lors du renouvellement du bureau de l’organisation, le président sortant n’a manifestement pas bien pris sa défaite puisqu’il a tout bonnement été démonter le grillage pour en priver la communauté.

Un saut à l’inspection régionale de l’élevage

De retour sur Tambacounda vers 13H, nous avons filer directement chez l’inspecteur régional de l’élevage. Ça y est, on avait atteint les 35°C et je commençais à véritablement souffrir de la chaleur. Et tout le monde qui me répète qu’il fait froid !!! Dans cette zone on atteint facilement les 50°C aux mois de mai et d’avril. Mais tout de même, de là à considérer qu’il fait froid !

Mamadou Moustaphe Thiam est vétérinaire de formation. Il a fait ses classes à Maison Alfort près de Paris. Son rôle en tant qu’inspecteur, c’est de mettre son nez partout où il y a de l’élevage, évaluer les problèmes, faire des rapports à sa hiérarchie et trouver des solutions quand c’est possible.

S’il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre de bêtes dans la région, il estime le taux de vaccinations aux alentours de 33%, ce qui n’est pas bien élevés. Il m’explique la loi d’un certain Charles Nicole selon laquelle il est nécessaire de vacciner 80% d’un troupeau pour protéger le cheptel. Les 20% restant sont ceux qui ne peuvent être vaccinés : Femelle en gestation, les veaux les plus jeunes et les animaux malades. On est bien loin de ce chiffre pour la région.

Il m’explique que c’est difficile de savoir pourquoi les éleveurs refusent de vacciner : les prix des vaccins obligatoires sont subventionnés (prix restant à payer : 50FR CFA/tête soit environ 0,08 centimes d’euro), le vétérinaire ou ses techniciens se déplacent dans les villages pour vacciner et des parcs à vaccination ont été créé dans la région. Leur excuse préférée : il fait trop chaud. Ce n’est pas très convaincant.

Visite du Marché aux bestiaux de Tamba

Un peu plus tard dans la journée, nous nous sommes rendus au marché Marché aux bestiaux de Tambacoundaaux bestiaux de Tambacounda. J’y ai rencontré le bureau de l’organisation des petits ruminant de Tambacounda et Kaolack. Sur la question de la vaccination, pas de débat, ils me certifient que tous les animaux sont vaccinés ! Je ne sais plus trop quoi penser… La création de ce marché a véritablement simplifié leur vie et amélioré leurs revenus. Les 87 éleveurs membres viennent ici pour vendre leurs animaux. Avant, ils allaient sur un marché « classique » mais ils n’avaient pas d’endroit où parquer les animaux la nuit et les vols étaient fréquents. Aujourd’hui, un gardien surveille le marché la nuit, le périmètre est clos, ils ont de l’eau pour les bêtes (mais les coupures restent fréquentes) et les acheteurs viennent de partout : des régions sénégalaises de Fouta et du Ferlo, du Mali, de Mauritanie, de Gambie et des Guinées.

Ils ont d’innombrables idées qu’ils souhaiteraient développer : élevage de volailles pour les femmes, installation d’un moulin (pour décortiquer et piler le mil = graine pour les familles, son pour les animaux), engraissement, etc. Pour beaucoup, ce sont les moyens qui manquent, mais la volonté est là !

Après un dîner très sympa chez Haby Diop, l’animatrice du Dirfel, un bon dodo et le lendemain en route pour Matam ! 12h de route pour 350km ! Aïe!

 

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