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Agriculture urbaine : pourquoi, comment ? L’exemple de la Bolivie

3 août 2016

Agriculture urbaine : pourquoi, comment ? L’exemple de la Bolivie

Qu’est-ce que l’agriculture urbaine ?

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La FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) définit l’agriculture urbaine et périurbaine comme une agriculture consistant à cultiver des plantes et à élever des animaux à l’intérieur et aux alentours des villes.

Le développement des villes et la concentration de population qui en résulte peut, dans certains pays, mettre en difficulté les systèmes d’approvisionnement en nourriture. Les populations urbaines sont dépendantes des marchés pour s’alimenter, sans alternative. Lorsque les prix des denrées alimentaires augmentent, la sécurité alimentaire des ménages les plus pauvres est mise en péril.

Afin de lutter contre ce phénomène, la FAO a décidé de promouvoir l’agriculture urbaine dans le monde. Elle souhaite donner les moyens et les connaissances suffisantes aux populations pour leur permettre de développer une activité maraichère et ainsi subvenir à leurs besoins et éventuellement vendre les surplus.

D’après les études, l’agriculture urbaine peut être jusqu’à 15 fois plus productive que les exploitations des zones rurales et un mètre carré peut produire jusqu’à 20kg de légumes par an.

D’un autre côté, la FAO relève que « L’agriculture urbaine comporte des risques sanitaires et environnementaux : utilisation potentielle de terre et d’eau contaminées, mauvaises odeurs, pollution sonore, usage inapproprié de pesticides et d’engrais organiques bruts qui peuvent se déverser dans les sources d’eau – toutes questions qui requièrent une attention particulière ».

C’est pourquoi, il est nécessaire de sensibiliser les populations sur les bienfaits de l’agriculture urbaine mais aussi les encadrer et les former sur l’utilisation de techniques durables.

La FAO souhaite que l’agriculture urbaine soit reconnue par les Etats comme composante de leur agriculture et comme activité économique des villes. Elle assiste les gouvernements et administrations locales dans cette voie.

Pourquoi développer l’agriculture urbaine en Bolivie ?

La population de la Bolivie s’élève à 10,7 millions d’habitants (2015). Le pays s’étend sur une superficie de 1 098 580 km². Le tout nous donne donc une densité de 9,9 habitants par km².

Les 4 principales villes représentent à elles seules 4 305 000 personnes : La Paz (1,8 millions d’habitants, en intégrant El Alto, ville de « banlieue » perchée sur les hauteurs), Santa Cruz (1,6 million d’habitants), Cochabamba (620 000 habitants) et Sucre (285 000 habitants).

D’un autre côté, le taux de pauvreté, c’est-à-dire de personnes vivant avec moins de 4 $ par jour, est de 43% et le taux d’extrême pauvreté (moins de 1,90$ par jour) de 21%.

Avoir accès à une alimentation saine et variée peut alors être compliqué pour certaines populations surtout dans les grandes villes.

C’est pourquoi la FAO a démarré il y a trois ans à Sucre comme à El Alto, un programme de développement de l’agriculture urbaine.

A Sucre, déjà 600 familles ont bénéficié de l’accompagnement et, aujourd’hui, la FAO souhaite étendre ce projet à d’autres villes boliviennes.

Ce programme rend accessible à tous l’agriculture mais aussi une alimentation saine et équilibrée. Dans ce but, le formateur insiste particulièrement sur l’utilisation de matériaux de récupération, accessibles à tous et réutilisables comme des boites d’œufs et des bouteilles en plastique.

Quatre techniques d’agriculture urbaine

Fabriquer des serres « maison »

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Ici les serres ne sont pas en métal. Elles sont réalisées comme de petites maisons traditionnelles. Les murs sont faits de brique adobe (mélange d’eau, de paille et de terre) et le toit est transparent, réalisé avec des bâches plastiques soutenues par des poutres en bois.

Grâce aux serres, les familles peuvent faire pousser une grande variété de légumes tout au long de l’année. Sur l’Altiplano, situé à 4000m d’altitude, ces serres permettent de faire pousser des légumes qu’il serait impossible de cultiver sinon.

Pépinière en boites d’œufs

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Pour faire pousser tomates et salades, les agriculteurs ne mettent pas les graines directement dans la serre. En agriculture urbaine, c’est la même chose. Les graines sont d’abord plantées dans des petits sacs ou, dans notre cas, des boites d’œufs. C’est la partie pépinière.

Pourquoi ne pas implanter directement dans la serre ? Pour gagner de la place et de l’argent ! Je m’explique. Durant les premières semaines, les légumes n’ont pas besoin de beaucoup d’espace pour se développer et grandir. Pendant la pousse, la culture précédente termine sa croissance et après sa récolte, la nouvelle génération sera mise en terre à sa place.

Ainsi, pour un légume comme la laitue, passera seulement un mois et demi dans la serre et non pas un peu plus de 2 mois comme le voudrait sa croissance.

Recette :

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Pour commencer, dans une brouette (ou n’importe quel récipient) mélangez la même quantité de terre, sable, composte de feuilles et fumier de mouton.

Ensuite, répartissez ce mélange dans des boites de 24 œufs.

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Puis, faites un trou avec votre doigt dans chaque logement d’œufs et déposez-y (délicatement et avec amour) 2-3 graines de tomates ou laitues.

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Arrosez.

En 3-4 jours, les pousses de laitue sortiront de terre tandis qu’il faudra une semaine pour les tomates.

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Environ trois semaines après le semis, implantez vos pousses dans la serre.

Arrosez en moyenne deux fois par jour.

Récoltez les laitues 1 mois et demi après. Pour les tomates, regardez les rougir !

Production de pesticides « maison »

Afin de lutter contre les insectes dévorants les cultures, le programme de la FAO enseigne aux familles comment créer des pesticides naturels.

Les ingrédients : eau, tabac et savon. Le tabac tue les insectes car la nicotine est très toxique pour eux tandis que le savon sert à faire tenir la substance sur la plante.

Recette :

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Émiettez 20 cigarettes dans 5 litres d’eau.

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Faites bouillir la préparation pendant 15 minutes.

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Ajoutez ensuite un du savon préalablement rapé.

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Autre astuce : versez un peu de bière dans le fond d’une bouteille d’eau et placez-la à côté de vos plants à protéger. La bière attire les escargots qui viendront se perdre dans la bouteille. Il n’y a plus qu’à récupérer tous nos amis baveux.

Jardinières en matière de récupération

Les serres c’est bien mais l’espace au sol est souvent un peu juste. On peut alors exploiter verticalement notamment par la mise en place de jardinière sur des étagères ou suspendues. Vous pouvez également utiliser ces techniques chez vous.

Voici quelques modèles :

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Cette première jardinière sert pour des légumes avec des racines peu profondes comme la salade.

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Pour les légumes-racines comme la carotte ou le navet, privilégiez cette forme.

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Un abreuvement en eau permanent.

Créer un système de goutte-à-goutte maison

Pour un arrosage continu et économique, privilégiez le goutte-à-goutte.

Suspendez une bouteille d’eau retournée au-dessus de la plante que vous souhaitez arroser et dévissez légèrement le bouchon. Les gouttes commenceront alors à tomber.

Dévissez plus ou moins le bouchon en fonction de la quantité d’eau que vous souhaitez apporter à la plante. Une bouteille d’eau peut ainsi durer plusieurs jours et même jusqu’à une semaine.

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Alors, quand est-ce que vous vous lancez dans l’agriculture urbaine ?

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