Paysans d'Avenir

– Embarquez dans l'aventure

Entretien avec Claudia Heid – Agroforesterie en Bolivie

20 octobre 2016


Développer l’agroforesterie en Bolivie,

le retour d’expérience de Claudia Heid

Agroforesterie à Cochabamba - Claudia

Il y a 20 ans Claudia est arrivée en Bolivie. A l’époque, elle travaillait dans une ONG de coopération suisse (Fondation Agrecol Andes) qui avait un projet de développement de l’agriculture biologique bolivienne. Elle avait rencontré son époux bolivien David en Suisse dans une bibliothèque où tous les deux étudiaient activement l’agriculture durable.

En 2002, ils décident de s’installer à Tiquipaya et d’exploiter leur terrain en agroforesterie.

Pourquoi avoir choisi Tiquipaya pour vous installer il y a 14 ans ?

Nous habitions déjà dans le coin lorsque nous sommes arrivés en Bolivie il y a 20 ans et nous cherchions un terrain suffisamment grand pour pouvoir construire notre maison où élever nos trois enfants et créer une petite exploitation familiale respectueuse de l’environnement. Cette partie de la région est l’une des seules à bénéficier en permanence d’un accès à l’eau pour la maison et c’était pour nous un critère essentiel.

Au départ, il y avait ici 4 parcelles de terrain cultivées en fleurs. En 4-5 ans, nous avons pu acheter ces quatre parts et construit la maison et les terrasses de culture.

Un champ de fleurs voisin

Un champ de fleurs voisin

Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez fait face à votre installation ?

La culture de fleurs demande l’usage de beaucoup d’engrais et de pesticides. Nos terrains étaient donc très dégradés au démarrage. A vrai dire, la seule chose qui poussait ici, c’était des cailloux !!

Notre première décision, pour remettre les sols en état, a été de mettre le sol en terrasse afin de limiter l’érosion des sols. Nous sommes au pied de la montagne et notre terrain est en pente. Chaque pluie emportait une grande quantité de sol.

Ensuite, nous avons opté pour un système de culture permettant de régénérer le sol : l’agroforesterie.

Nous avons planté de la vicia et de l’avoine sur tout le terrain. La première est une légumineuse ; cela signifie que grâce à une association avec les bactéries rhizobium elle va fixer l’azote de l’air. A la destruction de la plante, l’azote sera restitué au sol. Elle permet donc d’améliorer la fertilité du sol. L’avoine quant à elle développe un système racinaire important et profond qui permet une bonne aération du sol (notamment pour nos amis les vers de terre).

Nous n’avons jamais récolté ces deux plantes. Chaque année nous les réincorporions au sol de manière à le nourrir.

En parallèle, nous avons commencé à faire pousser des arbres ayant des propriétés de légumineuse et des fruitiers.

Un exemple d'arbre légumineux!

Un exemple d’arbre légumineux!

Nous avons également dû nous battre contre des préjugés. En effet, il y a une croyance populaire selon laquelle si tu plantes des arbres au milieu des cultures cela créé une concurrence. Alors quand nous avons commencé à planter des arbres entre nos toutes petites parcelles, les voisins n’ont pas compris. Encore lorsque l’on plante des arbres fruitiers c’est « acceptable » car ils produisent quelque chose mais les autres arbres, je ne te dis pas !

Les paysans du coin nous prennent un peu pour des fous car on ne cultive pas comme eux. Nous continuons de ressentir ce fossé entre eux et nous. Au quotidien nous devons par exemple sans cesse nous battre pour avoir accès à l’eau pour les cultures. Les autres paysans considèrent que vu que nous ne cultivons pas de fleurs nous n’avons pas besoin d’eau !

Un arbre fruitier, le tamarillo ou arbre à tomates

Un arbre fruitier, le tamarillo ou arbre à tomates

Pourquoi avoir choisi de développer l’agroforesterie ?

Tout d’abord parce que c’est un système durable.

Ensuite, nous sommes situés dans le parc national de Tunari et pour nous c’était important d’être en adéquation avec notre environnement.

Quelles sont les difficultés de ce système ? Ses avantages ?

Il faut être conscient que ce système de culture demande beaucoup de travail physique. Dans la région, le travail du sol se fait à l’aide de bœufs. Sur notre exploitation, nous ne pourrions pas passer avec des bœufs, les parcelles de culture sont trop étroites.

Ce n’est pas une science exacte, il faut tester, observer, etc. La patience est donc nécessaire !

Les avantages… ils sont innombrables !

Il y a beaucoup de bienfaits, sur la diversité, le climat, la sécurité alimentaire (avec notamment une production diversifiée), plus de résistance aux catastrophes naturelles, amélioration de la fertilité du sol, économie de l’eau, moins de maladies, etc.

Je trouve que ce système est l’un des plus équilibrés.

Par exemple, cette année (2016), nous avons eu une grande sécheresse et notre production de fruits a été affectée. Cependant, nous avons beaucoup d’arbres fruitiers différents : certains ont peu produit alors que d’autres ont une production qui a explosé. Si nous avions eu une seule variété de fruit et que celle-ci n’avait pas bien résisté à la sécheresse, nous aurions tout perdu. La diversité de culture nous permet d’améliorer notre sécurité alimentaire !

Tu as travaillé dans le développement de l’agriculture biologique en Bolivie, peux-tu nous dire quelques mots sur la nécessité de développer ce système et les difficultés ?

Je pense que le développement de l’agriculture biologique en Bolivie est primordial. Les deux légumes les plus consommés dans notre pays sont le piment et la tomate qui bénéficient d’une quarantaine d’applications de produits chimiques interdits en Europe. Le nombre de cancers a incroyablement augmenté ces dernières années…

En parallèle, pour les producteurs, il n’y a pas d’études sur le bio en Bolivie. Il est donc nécessaire d’expérimenter par soi-même. Cela demande beaucoup de patience et de curiosité. Il faut d’autant plus de détermination qu’il n’y a pas encore de conscience du consommateur donc même si tu travailles plus, tu ne peux pas vendre tes produits plus chers.

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

Nous avons le projet de créer un espace d’éducation et de diffusion de l’information tant pour les gens de la ville que les autres paysans. Nous voulons véritablement faire des échanges de connaissances pour les enfants, les profs, les paysans.

Ce projet se construit petit à petit mais c’est un processus lent. A nous deux, c’est compliqué de tout faire. Nous cherchons à mettre en place un nouveau système pour l’avenir en travaillant avec des woofers et des étudiants.

David, l'époux de Claudia

David, l’époux de Claudia

Entretien avec : Maria Teresa Nogales – Alternativas

10 octobre 2016


L’amélioration de la Sécurité Alimentaire par la création d’un jardin maraîcher à La Paz, capitale de la Bolivie

Le 4 juin dernier, j’étais de retour à La Paz, après quelques jours passés à Sucre où j’avais découvert le travail d’IPTK et l’agriculture urbaine.

Ce samedi-là, j’avais rendez-vous dans le centre de la capitale bolivienne avec Maria Teresa Nogales, directrice de l’ONG Alternativas afin de visiter le premier jardin maraîcher de Bolivie créé en mai 2014, rien que cela.

Alternativas a pour but la promotion de l’agriculture urbaine en Bolivie notamment par la création de jardins maraîchers permettant aux populations de se réapproprier leur alimentation.

Nous nous retrouvons vers 10h30 à la Plaza Avaroa. Sarah, l’amie qui m’héberge à La Paz m’accompagne pour faire la traduction et parce qu’elle est curieuse de nature.

Nous apercevons Maria qui nous attend à un carrefour, elle est très élégante avec son grand chapeau de paille, idéal pour travailler la terre.

Jardin maraîcher à La Paz - Maria-Theresa l'instigatrice du projet à La Paz

Jardin maraîcher à La Paz – Maria-Theresa l’instigatrice du projet à La Paz

Les présentations faites, nous prenons le bus bolivien (une sorte de camionnette aménagée) pour nous rendre au jardin. Le véhicule circule entre les immeubles et grimpe sur les hauteurs de la ville, là, dans un virage, il nous laisse devant un grand portail, nous voici arrivées.

Jardin maraîcher à La Paz - Maria-Theresa l'instigatrice du projet à La Paz

Jardin maraîcher à La Paz – Maria-Theresa l’instigatrice du projet à La Paz

Lorsque nous pénétrons dans l’enceinte du jardin, c’est un tout autre monde qui s’ouvre à nous. Face à nous, une première allée de petites parcelles de cultures se dessine : de la couleur partout, du matériel de récupération, des tomates, des serres, des fleurs, des épouvantails. On se croirait dans un monde merveilleux sorti tout droit d’un conte pour enfant.

Mais avant de vous faire entrer dans ce lieu, apprenons-en un peu plus sur son histoire.

Inspiration américaine, réalisation bolivienne

C’est Maria qui est à l’origine de sa création. Il y a quelques années, elle revenait de ses études aux Etats-Unis avec une idée en tête : recréer à La Paz un concept découvert là-bas, les jardins maraîchers.

Maria, pourquoi avoir voulu recréer ce type de jardins maraîchers dans votre pays natal ?

En 2007, nous avons eu en Bolivie une crise alimentaire majeure. Le prix des denrées s’est littéralement envolé et malgré quelques baisses depuis, les prix n’ont jamais retrouvé leur base de départ. Pour les familles urbaines, il a été très difficile de faire face à cette crise, d’autant plus que les salaires, eux, n’ont pas augmenté. L’idée du jardin, est née pour permettre à des familles d’assurer leur Sécurité alimentaire, de garantir leur accès à de la nourriture saine.

Ainsi, dès son retour, elle se met en quête d’un lieu d’installation et découvre cet ancien parc municipal laissé à l’abandon, malfamé et devenu le théâtre de divers crimes. Elle mène alors un combat face à la mairie pour persuader le maire de lui mettre à disposition ce bout de terre pour la réalisation de son projet.

Le maire finit par céder et le jardin maraicher est inauguré en mai 2014, néanmoins, il n’accorde aucune aide pour sa création.

Le travail commence tout de suite avec quelques bénévoles : il faut tout d’abord nettoyer l’ancien parc pour pouvoir l’aménager. L’état du lopin de terre était si déplorable qu’il leur a fallu quatre mois pour le décrasser entièrement.

A l’ouverture, du jardin en septembre 2014, l’association accueille 10 familles de La Paz et augmente sa capacité en quelques mois jusqu’à 40 familles.

Chaque famille reçoit une parcelle de 16m² et pour montrer sa fierté affiche un petit panneau avec soit son nom ou quelques mots poétiques. Le jardin regroupe une quarantaine de parcelles. Aujourd’hui, la liste d’attente est longue pour en obtenir une.

Jardin maraîcher à La Paz - Maria-Theresa l'instigatrice du projet à La Paz

Les joyeux !

En premier lieu, les candidats doivent réaliser deux semaines de bénévolat dans le jardin afin de leur permettre de prendre conscience du travail que cela représente et de tester leur motivation. Si après cet essai, ils sont toujours partants, ils sont inscrits sur la liste d’attente. Une parcelle se libère lorsqu’une famille a trop d’absences. Au bout de trois semaines sans venir, la famille se voit retirer sa parcelle.

Une serre à tomates du jardin maraicher

Une serre à tomates du jardin maraicher

Aujourd’hui, sept personnes travaillent pour Alternativas. Deux agronomes à temps partiels interviennent trois jours par semaine pour aider et conseiller les familles et bénévoles sur leurs parcelles mais aussi pour donner des formations : la recette d’un bon compost, apprendre à préparer sa terre, trier ses poubelles pour faire du compost, faire ses propres semences, etc.

Changer les idées reçues : faire pousser des tomates à 4000m d’altitude

A La Paz, il y a une sorte de croyance selon laquelle, à cause de l’altitude, uniquement la patate pousserait. Alternativas a dû faire un gros travail pour inscrire dans l’esprit des familles que cultiver autre chose est possible. Les parcelles de démonstration des agronomes jouent là un rôle primordial pour prouver que : oui, même à presque 4000m d’altitude, il est possible de cultiver tomates, carottes et salades !

Aujourd’hui, Maria est fière de voir que les mentalités ont évolué. Au départ, uniquement les mères de famille venaient travailler au jardin. Puis, leurs enfants se sont joints à elles pour les aider et profiter d’un moment au vert. Maintenant, même les maris s’y mettent ! Ils ont appris à économiser l’eau, à respecter la nature, ne pas tuer les abeilles, etc. C’est une belle réussite !

Dans le même temps, Alternativas propose des animations auprès des écoles afin de sensibiliser les enfants sur l’agriculture et l’alimentation.

Épouvantable épouvantail !

Épouvantable épouvantail !

Développer les jardins maraîchers à travers la Bolivie

Pour le moment, Alternativas n’a pas les moyens d’ouvrir d’autres parcelles sur ce jardin. L’espace ne manque pas mais les fonds sont rares.

L’association souhaite participer au développement de ce genre d’initiative à La Paz et à travers toute la Bolivie. Cependant, Maria explique que monter un jardin prend beaucoup de temps et d’énergie et qu’Alternativas ne peut pas porter tous ces projets. Leur idée est de créer avec ce premier jardin une véritable vitrine de réussite afin de sensibiliser les acteurs du développement des villes et faire germer dans d’autres esprits l’idée de créer d’autres lieu comme celui-ci. Ils seront là pour donner des pistes, soutenir les porteurs de projet et les conseiller !

A bon entendeur… 😉

Rencontre avec Gregoria Espinoza à Sucre

2 septembre 2016


Le pain, source d’égalité et de développement

Sucre, surnommée la ville blanche, toutes les maisons étant d’un blanc éclatant, se situe à quelques 700 km de La Paz. Perchée à « seulement » 2700 mètres d’altitude, son climat est bien plus clément qu’à la capitale bolivienne et on trouve dans ses alentours de nombreuses exploitations familiales maraîchères. Mais aujourd’hui, nous nous intéressons à un autre maillon de la chaîne alimentaire.

Gregoria Espinoza est bénéficiaire d’un projet de l’ONG IPTK* dont je vous ai déjà parlé (par ici) et qui a 40 ans aujourd’hui.

Depuis quelques années, une fois tous les 10 jours, Gregoria se transforme en boulangère !

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Les délices de Claudia : un bon jus sucré et vitaminé

15 juin 2016


Jus de betterave citronné

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Oui je sais, boire du jus de betterave n’est pas la première recette qui me viendrait à l’idée, et pourtant ! Lorsque Claudia m’en a servi un verre, je l’ai regardé avec un air soupçonneux. Quelques gorgées plus tard, j’étais conquise !

Une recette simple comme bonjour

Niveau recette, il n’y a rien de plus simple et en plus vous faites d’une pierre deux coups.

Première étape, vous achetez une betterave crue au marché (directement au producteur de préférence, on fait fonctionner les circuits cours !).

Une fois de retour à la maison, vous préparez votre betterave pour le déjeuner. Installez-là dans une casserole avec 1L d’eau et faire cuire pendant une heure environ.

Ensuite, ôtez la betterave de l’eau pour la couper en petit morceau et la déguster, après refroidissement bien sûr.

Et l’eau de cuisson alors ? En temps normal, elle prend la direction du fond de l’évier. Mais aujourd’hui, vous la recyclez puisque l’eau s’est transformée en délicieux jus. Laissez-là refroidir une bonne demi-heure. Pendant ce temps, coupez un citron en deux (bon je sais, cela ne va pas vous prendre 30 minutes). Quand le jus est bien froid, pressez un demi ou un citron entier selon vos goûts.

Versez dans une carafe et hop, le tour est joué !

Les bienfaits de la betterave

Je ne suis pas nutritionniste alors j’ai fait quelques petites recherches sur l’internet pour découvrir les vertus de la betterave. Je n’ai pas été déçue !

La betterave serait donc : bonne pour l’hypertension, la ligne et le système immunitaire, anti-cholestérol, détoxifiante, anti-stress et… un aphrodisiaque !

Bon j’ai voulu un avis un peu plus éclairé alors je vous présente Léa de Lima qui est diététicienne-nutritionniste (son site) qui va nous en dire un peu plus sur « pourquoi manger et boire de la betterave » !

[Léa entre en scène]

La betterave est une plante cultivée pour sa racine charnue (comme la carotte, le panais, le navet …). Elle est utilisée comme légume dans l’alimentation humaine, comme plante fourragère (pour nourrir les animaux) et pour la production du sucre.

Pourquoi manger de la betterave ?

La betterave (partie racine que nous consommons) est riche en vitamines (notamment des groupes A, C & B), en acide folique et en minéraux (magnésium, fer, phosphore).

Les feuilles de la betterave se mangent également, elles sont riches en acides foliques, bêta-carotène, calcium & en fer.

Ses principales propriétés :

  • Régulation de la tension artérielle par sa richesse en nitrate sous forme d’oxyde nitrique dans l’organisme
  • Favorise le transit intestinal par sa teneur en fibres
  • Augmentation de la capacité de transport de l’oxygène du sang lié à la bétacyanine (qui est un pigment qui donne sa couleur rouge à la betterave)
  • Propriétés anti-cancer, lutte contre les radicaux libres et les toxines (lié au vieillissement cellulaire) grâce à sa teneur en antioxydants (Vit A, C, E et le sélénium)
  • Anti-fatigue & anti-stress lié au magnésium notamment
  • Protection des cellules, des protéines et des enzymes contre le stress environnemental

Toutefois, malgré toutes ces belles propriétés, il est conseillé de limiter sa consommation lorsque l’on prend des anticoagulants (traitement anti-vitamines K, AVK), en raison de sa forte teneur en vitamine K.

Pourquoi boire du jus de betterave ?

Les jus de légumes de manière général sont très intéressants d’un point de vue nutritionnel car ils conservent l’intégralité de leurs vitamines, minéraux, oligo-éléments ainsi que leurs enzymes. De plus, les fibres étant absente, les nutriments sont plus rapidement digéré par l’organisme, sans perte d’énergie lié à la digestion. Cela est également un avantage pour les personnes ayant des troubles digestif (intestin fragile ou colitique)

Ses atouts :

– Stimulation des cellules du foie, protection du foie et des voies biliaires ;

– PH alcalin favorisant le traitement de l’acidose ;

– Lutte contre la constipation ;

– Maintien d’une bonne santé osseuse et prévention de l’ostéoporose (lié à la silice minérale contenu dans la betterave) ;

– Lutte contre la fatigue.

Merci Léa pour toutes ces précieuses informations.

Voilà, vous savez tout sur la betterave et comment consommer son jus ! Je vous dis à très vite pour une nouvelle recette !

Alors cela ne saute pas aux yeux mais normalement après les oignons, il y a des betteraves... En fait, les pousses ont été mangées par... les cochons dinde sauvages !

Alors cela ne saute pas aux yeux mais normalement après les oignons, il y a des betteraves… En fait, les pousses ont été mangées par… les cochons dinde sauvages !


9 juin 2016

Le résumé de la semaine du 30 mai au 5 juin

Lundi 30 mai : Savez-vous planter des choux ?

Moi oui ! Ma tâche du jour chez Claudia et David, mes deux supers hôtes de woofing, a été de planter des choux et des betteraves ! J’ai adoré ça ! Bon sauf qu’au bout d’un moment j’ai commencé à avoir mal aux cuisses et au dos à force d’être accroupie. J’ai même eu des courbatures le lendemain !!

Bon ce n'est pas un de ceux que j'ai planté (ils étaient trop petits sur la photo)

Bon ce n’est pas un de ceux que j’ai planté (ils étaient trop petits sur la photo)

Mardi : Vous prendrez bien un peu d’oignons ?

Pour continuer sur ma lancée de plantation de la veille, David m’a confié cette fois-ci l’implantation des oignons. Avec les cuisses douloureuses, cela n’a pas été une mince affaire !

Tandis que je m’activais, les chiens sont venus voir ce que je trafiquais et l’un d’eux n’a rien trouvé de mieux que de s’installer pour la sieste en plein sur mes oignons ! Le sacripant !

Mes oignons, je sais ils sont un peu penchés pour l'instant mais ils doivent se redresser normalement!

Mes oignons, je sais ils sont un peu penchés pour l’instant mais ils doivent se redresser normalement!

Mercredi : Mélange de cultures

Claudia m’a proposé d’attendre l’après-midi pour travailler, comme cela nous allions pouvoir bosser ensemble.

Cet après-midi est venu le temps de semer !

Nous commençons par débroussailler 3 parcelles d’environ 5m² chacune. Sur chacune, nous semons ensuite une association de deux cultures : une légumineuse (lentille ou petit-pois) et une céréale (blé, orge ou seigle). Les légumineuses sont des plantes qui ont la capacité de fixer l’azote contenu dans l’air et vont ainsi alimenter le sol. La céréale profitera alors, pour sa croissance, de l’azote apporté par l’autre plante.

Sur la première parcelle, nous associons lentille et orge ; sur la deuxième : lentille et seigle ; sur la dernière petit-pois et blé.

Ensuite, nous saupoudrons de fumier de cheval âgé d’un mois.

Enfin, nous recouvrons avec des branches d’arbres. Pour cette dernière étape, Claudia grimpe dans les arbres pour couper suffisamment de branches pour recouvrir toute la partie fraîchement semée. Le couvert permettra de limiter l’évaporation de l’eau (rare en cette période) et de protéger les plants du soleil brûlant. Pour les arbres, c’est l’occasion d’une coupe d’automne !

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Jeudi : Jour du départ, ou pas !

Je devais normalement quitter Claudia et sa famille ce jour. Ayant trouvé le travail vraiment intéressant et mon rendez-vous à La Paz du lendemain s’étant décalé, je décidais de reporter mon départ à vendredi.

Je n’ai pas été déçue pour cette journée : désherbage manuel ! Nous sommes parties à l’attaque d’un carré de maraîchage complètement envahi par les mauvaises herbes. Satanées plantes ! Il y en a certaines qui ont des racines tellement profondes que 15 coups de bêches ne suffisent pas ! J’ai tout de même fini par en venir à bout, à force d’acharnement.

Dernière tâche : préparer la pépinière de tomate. Il s’agit de remplir des petits pots en plastique d’un mélange de terre et de fumier et d’y semer ensuite une petite graine !

Vendredi : Jour du départ ! Pour de vrai cette fois!

Je prends donc un taxi de bon matin direction le terminal de bus de Cochabamba. Je trouve la compagnie Bolivar qui va me ramener à La Paz. Je pensais pouvoir finir ma nuit dans le bus. C’était sans compter la présence d’un véritable maître de conférences qui nous a parlé de nutrition pendant deux heures. Je ne comprends que quelques mots d’espagnol donc je n’ai pas suivi grand-chose. Ajoutez le fait que le mec était juste à côté de moi et parlait dans un micro avec un haut-parleur accroché à la ceinture qui me crachait dans les oreilles. Raté pour la sieste !

Je suis arrivée à La Paz en fin de journée et j’ai regagné la maison de mon amie Sarah.

Samedi : Jardin maraîcher à La Paz

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Avec Sarah, nous avons été visiter le jardin urbain maraîcher de La Paz. Le seul et unique. Une initiative jeune de deux ans. Theresa est à l’origine de ce projet de reconvertir un ancien parc à l’abandon et mal fréquenté en jardin maraîcher pour permettre à une quarantaine de famille de produire leur propre nourriture. Theresa s’est inspirée de projets rencontrés aux Etats-Unis où elle a passé quelques années. Le but est véritablement d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des habitants de La Paz. Pari réussi puisqu’aujourd’hui le jardin tourne à plein régime et qu’ils ont une liste d’attente de 6 pieds de long !

Au déjeuner, j’ai pu goûter pour la première fois les salteñas, chaussons cuits au four et fourré à la viande, au poulet ou aux légumes. J’ai goûté les trois ! Un vrai régal, mais attention, c’est chaud ! La pâte a un léger goût sucré très agréable.

Après manger, préparation de mon article de mardi prochain !

Dimanche : journée de repos, de balade dans La Paz et de travail !

J’ai notamment croisé plusieurs magasins d’instruments de musique et j’ai même acheté des percutions en griffes de chèvres pour ma prof de harpe ! Mais chut, c’est une surprise.

A la semaine prochaine, pour de nouvelles aventures à Copacabana et au Pérou !

J’ai testé pour vous l’atterrissage à La Paz, à 4100m d’altitude, après 3 jours de voyage

31 mai 2016


ou la fois où je suis sortie de l’aéroport en fauteuil roulant

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Dans la construction de mon périple pour Paysans d’Avenir, j’avais choisi l’ordre des pays en fonction des saisons agricoles, cohérent par rapport au projet. Mais voilà, ce n’était pas du tout logique par rapport aux contraintes aériennes ! Me voici donc à devoir faire Antananarivo-La Paz en faisant le tour du globe en 5 étapes : Nairobi-Bangkok-Hong Kong-Los Angeles-Lima.

J’ai donc quitté Madagascar le 10 mai pour arriver en Bolivie le 13 mai, tout en ayant vécu deux fois la nuit du 11 au 12 mai. Seule « tricherie » : mon escale à Lima durait 22 heures. Aussi, j’ai pu sortir de l’aéroport et m’accorder une bonne nuit de sommeil chez mon amie Juana. J’ai naïvement cru que cela me suffirait pour récupérer de tout le voyage et arriver fraîche comme un gardon à La Paz.

Atterrir à 4100m d’altitude, un choix à bien réfléchir

J’avais décidé d’arriver à La Paz où vit l’une de mes amies. Une bonne décision pour me remettre, dans un endroit tranquille, de cette partie exténuante de mon voyage. Seul bémol, l’aéroport de La Paz est situé à 4100 mètres d’altitude. Au moment de prendre mon avion à Lima, j’ai douté de ma bonne idée. N’ayant jamais été très haut en montagne, je ne savais pas quelle allait être la réaction de mon corps (ni celle de mon esprit, d’ailleurs !). J’ai eu la mauvaise idée de parcourir internet pour avoir des témoignages…
Tout cela pour vous dire que lorsque j’ai atterri à La Paz, je n’étais pas tranquille. Je me demandais comment cela allait se passer. L’effet de l’altitude apparaissait-il d’un coup ? Est-ce que cela allait monter tout doucement ?

Mon expérience psychédélique

Les portes de l’avion se sont ouvertes et je n’ai rien ressenti de particulier. J’ai pris mon sac à dos et suis sortie. J’ai senti mon cœur battre plus vite et étais même essoufflée mais à vrai dire la suite est comme un lointain cauchemar.

Arrivée à l’immigration, j’ai présenté mon passeport à l’agent. Mes jambes tremblotaient. D’un geste, il m’a indiqué l’assistance médicale ce qui ne m’a guère mise en confiance. J’ai attendu mes bagages, mis mon sac à dos sur un chariot et me suis dirigée vers l’assistance médicale. Mon cœur battait la chamade, plus rapide qu’un concert de djembé.

J’ai expliqué au médecin que je ne me sentais pas hyper bien avec mes jambes vacillantes et mon cœur en plein marathon.

Un peu d’oxygène plus tard, le médecin était bien embêté car ma tension ne voulait manifestement pas redescendre. Il m’a fait une injection. Je ne saurai jamais ce qu’il y avait dedans, mais elle m’a fait un sale effet.
Difficile à expliquer mais je vais quand même essayer. J’avais la sensation que mon corps et mon esprit avaient été séparés. Mon esprit semblait coincé dans un espace étroit dans lequel je ne pouvais plus bouger. Je ne savais plus où j’étais. Dans l’avion ? Dans une infirmerie ? En transit dans un endroit psychédélique ? Pour ceux qui ont vu le film d’animation Vice-Versa, il y a eu un moment où j’étais dans l’incinérateur des idées abstraites.

Peu à peu, mon esprit a fini par réintégrer mon corps. Au départ, lorsque j’ouvrais les yeux le monde tournait tellement autour de moi que je préférais les refermer. J’ai fini par reprendre mes esprits mais ma tête tournait beaucoup trop pour que je me lève. J’ai appelé Sarah, mon amie, pour lui demander de venir me chercher. A ce moment, j’ai réalisé qu’il était 20h et cela faisait 5h que j’avais atterri.

Sarah est arrivée 45 minutes plus tard et m’a levée avec l’aide du médecin. A ce moment-là, j’ai eu l’extrême joie de vomir le chocolat que je venais tant bien que mal d’avaler (je n’avais rien mangé depuis midi). J’ai fini par me lever et Sarah m’a confortablement installée dans un fauteuil roulant et poussée jusqu’au taxi.

Les jours suivants se sont mieux déroulés, mon corps s’adaptant lentement mais sûrement à l’altitude. Il est nécessaire de beaucoup dormir, ne pas faire d’effort (et de ne surtout pas emprunter d’escalier!) et de manger de petites portions régulièrement.

Pour conclure, comme vous pouvez le constater, je n’ai pas vraiment bien vécu cette arrivée.
Il est important de privilégier des villes à moins basse altitude et monter progressivement. La réaction dépend bien entendu de chaque personne. La mienne a été un mélange de stress, de fatigue, d’altitude et d’angoisse. Si vous êtes comme moi à appréhender ce type de changement violent, je vous conseille vivement de passer par des paliers !

Après ça, vous êtes prêts à découvrir ce merveilleux pays !


30 mai 2016

 Résumé de la semaine du 23 au 29 mai 2016

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Lundi 23 mai : 10H30, c’est parti pour le Salar de Uyuni

La première journée se déroule uniquement dans le salar : une étendue blanche à perte de vue. Nous sommes un groupe de 6 avec un guide/chauffeur qui nous fait la visite. Nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises pour faire des photos rigolotes.

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