Paysans d'Avenir

– Embarquez dans l'aventure


2 mai 2016

La semaine de Paysans d’Avenir du 25 Avril au 1er mai

Mots clefs : taxi-brousse, zébus et chouquettes.

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Lundi : me voici donc à Antsirabé avec mon ancien ami de Master 2, Jimmy. Il m’a présenté trois stagiaires qui logent dans la même résidence que lui: Alice, en stage au CIRAD, Lisa et Xuong en stage dans une entreprise sociale du nom de ZOB. Cette dernière vous invite à devenir propriétaire d’un zébu ou d’un cochon à Madagascar, oui oui, rien que ça ! Leur objectif est d’aider les paysans à financer l’achat d’un animal. Vous versez l’argent à ZOB, l’animal est acheté, vous en êtes le propriétaire tandis que le paysan rembourse tous les mois une partie du coût à ZOB. Sur le long terme, vous pouvez soit récupérer votre mise en venant la chercher ici à Antsirabé (remboursée en Ariary), soit laisser ZOB réinvestir dans un autre animal. Cela se rapproche d’un système de microcrédit dans le sens où le paysan rembourse un prêt tous les mois. Mais c’est beaucoup plus original dans la manière de l’aborder!

Me voici donc de bon matin au bureau de ZOB pour planifier un possible partenariat entre nos deux structures. Je pars dans la foulée à la rencontre d’un de leurs paysans partenaires.

Nous partons dès le matin en moto rencontrer Ranaivo, dans la commune de Manandona. Grâce à ZOB il a aujourd’hui une vache dont il peut vendre le lait!

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L’après-midi, j’ai pu aller visiter la ferme de démonstration de ZOB spécialisée dans l’élevage de volailles et de porcs.

Mardi : Le matin, je suis partie en vélo faire une ballade au lac Andraikiba à 7 km à l’ouest d’Antsirabé. C’est là que les habitants de la ville se réunissent les jours fériés pour pique-niquer et c’est aussi leur réservoir d’alimentation en eau.

Après un succulent déjeuner, je me rends en cyclo-pousse à la gare routière pour acheter mon ticket de taxi-brousse du lendemain. Un rabatteur a essayé de me vendre un ticket pour Tananarive alors que cela faisait dix fois que je lui répétais: « Fianarantsoa! ». Pourtant, les deux noms ne se ressemblent pas du tout!.

Je file, ensuite, découvrir le quartier des artisans au parc de l’Est. Au programme des découvertes: travail de la corne de zébu, broderie, voitures et vélos miniatures en matériel de récupération et peinture. Très intéressant!

Mercredi: Rendez-vous au taxi-brousse à 6h pour un départ 6h30. Comme souvent ici, le départ n’était pas vraiment à l’heure. Départ donc à 7h30.

Mes contacts à Tana m’avaient dit de compter 5h de voyage. Jimmy m’avait conseillé « hum compte plutôt un peu plus de six ». Au final, il m’en a fallu huit !! Comme tout le monde vous explique: « entre Antsirabé et Fianarantsoa, la route est d’abord mauvaise, puis, très mauvaise ». Effectivement, les 65 derniers kilomètres ont pris deux heures.

En arrivant, je contacte Abel, le coordinateur de l’Afdi ici à Fianarantsoa. Il m’accompagne à mon hôtel, me laisse prendre un peu de repos et revient deux heures plus tard pour faire un briefing.

Jeudi: je pars de bon matin avec Taratra (prononcer Taradje), le coordinateur de la VFTM. Cette organisation est une sorte de fédération des fédérations de groupements ruraux. Nous partons rencontrer Suzanne, la trésorière. Un petit brin de femme incroyablement forte et surprenante. J’ai hâte de vous faire son portrait ! Nous la retrouvons à l’école pré-scolaire où elle enseigne le matin. Puis, à trois sur la moto, nous nous rendons chez elle. Balade au milieu des champs et des rizières pour découvrir les différentes productions (manioc, oranges, haricot). Nous croisons des saisonniers en train de moissonner en plein soleil. Ils sont fiers de me montrer leur travail et poussent des cris de joie. Pourtant le travail est dur. Je les admire.

Suzanne nous a invités, Taratra et moi, à déjeuner avec elle et ses parents. J’ai goûté les œufs d’oie pour la première fois! Ils étaient préparés en omelette nature et à la pâte d’arachide. Le mélange est agréable. Niveau goût, je n’ai pas trouvé de différence entre les œufs d’oie et de poule.

Après ce repas, Suzanne et une de ses amies, nous ont fait une démonstration de vannerie. Elles fabriquent des objets en tout genre (paillasses, paniers à fruits, petits et grands sacs) avec un maillage coloré et élégant! Elles les vendent ensuite au marché de Fianarantsoa.

Vendredi: Rencontre avec deux éleveurs membres de la coopérative Rofama avec Andry (Anj), leur conseiller. Nous arrivons d’abord chez François Kato. Nous faisons un grand tour dans la vallée à pied pour découvrir ses sept hectares de cultures. Nous croisons de nombreux paysans sur notre route.

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Cette femme qui fait paître ses zébus.

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Cet homme et son fils qui labourent.

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Ces hommes qui bêchent la rizière.

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Ces hommes qui battent le riz pendant que les femmes préparent le déjeuner.DSC_1081

Plus tard, nous nous rendons chez Théo, notre deuxième paysan. Il est également le président de la coopérative et le père de Andry !

Pendant que nous déjeunons, le salarié de Théo vient le trouver: une vache est malade depuis le matin et il craint qu’elle n’ait de la fièvre. Nous nous rendons à son chevet. En effet, elle a l’air très mal en point, allongée et respirant très fort. 42°C au lieu de 38, il faut vraiment faire quelque chose. Théo décide de lui faire une petite piqûre d’antibiotique pour essayer de faire tomber la fièvre.

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Nous partons visiter l’exploitation avec notamment beaucoup de cultures fourragères différentes. Lorsque nous revenons près de la maison, c’est le soulagement: notre vache malade est à nouveau sur ses pattes !

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 Samedi: Visite de Bionexx le matin. Il s’agit d’une usine d’extraction d’essence. Ils travaillent principalement sur l’artémisia dont ils tirent l’artémisinine qui sert, ici, de base à des traitements curatifs du paludisme. J’ai pu voir tout le process de la pépinière à la sortie de l’essence de l’usine. L’essence, à sa sortie, se présente sous forme de cristaux. Ils sont ensuite envoyés en Chine pour être mélangé à d’autres produits pour la création du médicament anti-paludisme. Puis, c’est aux USA que la mise en gélule se fera. Enfin, une grande partie des médicaments ainsi produits reviendront soigner la population malgache. Dans le sud, près de Tuléar, j’irai visiter une exploitation d’artémisia donc je pourrai vous concocter un article « filière » !

Je me suis ensuite rendue au magasin de Pierrot Men, le plus célèbre photographe de Madagascar. J’ai pu admirer ses photos et même le saluer! Je vous invite à venir découvrir son travail : www.pierrotmen.com
L’après-midi, j’ai visité Fianarantsoa accompagné de Deckie, un guide avec lequel l’Afdi travaille souvent. Très sympa et très intéressant. J’ai appris des choses sur l’histoire de la ville, la faune et la flore, la corruption, et j’en passe.

Dimanche 1er mai: Pas de repos! Encore une matinée de terrain à la rencontre d’un agriculteur producteur de semences! Et pour terminer la journée, un goûter dans un salon de thé: thé à la citronnelle et chouquettes. Je suis la plus heureuse des femmes !

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