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Portrait d’Agriculteur : Ben Richards, 8040 moutons

9 avril 2016


Lors de mon mois en Nouvelle-Zélande, j’ai fait du woofing sur trois exploitations. La dernière était celle de Ben où je suis restée une semaine. J’ai pu découvrir ces charmantes bêbêtes peureuses que sont les moutons et découvrir ces belles vaches noires à viande.

Vaches noires de Ben Richards - Nouvelle-Zélande

Ben Richards est agriculteur près de Darfield dans la région de Canterbury à une soixantaine de kilomètres de Christchuch (ici).

Ben a fait ses études à l’Université Lincoln, à Christchurch, qui est spécialisée en agriculture. Ses trois ans d’études ont été composées d’une année théorique et de deux années de pratique dans différentes fermes.

La reprise de l’exploitation familiale

Après ses études, Ben a repris une partie de l’exploitation familiale en 1989. Ses parents avaient trois fermes qu’ils ont ensuite séparées en deux entre Ben et son frère.

Aujourd’hui Ben exploite ses 567 hectares avec l’aide d’un salarié tandis que sa femme s’occupe de la comptabilité. Elle travaille également à l’extérieur ce qui apporte un revenu supplémentaire au ménage.

Plus tard, son fil reprendra l’exploitation familiale. En attendant, il est salarié sur d’autres fermes et part cet été faire la moisson aux Etats-Unis !

L’exploitation en quelques chiffres

Dimensions :

  • 567 hectares
  • 30 hectares de forêt native de Nouvelle-Zélande

Exploitation de Ben Richards - Nouvelle-Zélande

Moutons :

  • 3400 femelles,
  • 40 mâles,
  • 4600 agneaux.

Moutons de Ben

Bœufs :

  • 120 vaches,
  • 20 veaux femelles,
  • 4 taureaux.

Vaches noires de Ben Richards - Nouvelle-Zélande

L’élevage de moutons: pâture toute l’année et tonte de laine

A partir du 1er avril et pendant 6 semaines, Ben met les mâles avec les femelles afin de lancer la nouvelle génération. La gestation du mouton dure 5 mois. Les agneaux naissent donc en septembre-octobre.

Les agneaux sont laissés sous la mère au départ afin qu’ils bénéficient du bon lait quelles offrent et commence petit à petit à brouter de l’herbe. Il leur met un peu de foin pour compléter et pour leur tenir chaud au ventre l’hiver. Le froid est la principale cause de mortalité chez les agneaux mais elle reste tout de même limitée.

Pour répartir les moutons dans les pâtures, Ben met toujours les plus jeunes là où il y a la meilleure herbe. Le but est de leur apporter un maximum de nutriments de manière à les faire grandir et grossir le plus rapidement possible.

Vers le mois de décembre, il commence à vendre des agneaux et en vendra tous les mois jusqu’en mai. Les premiers nés sont les premiers à être grands et les premiers à partir. Néanmoins, lorsque le représentant de l’entreprise qui lui achète ses moutons vient, il refait une sélection. Ben m’explique que rien qu’en regardant l’agneau et en lui touchant les côtes, cet homme est capable d’évaluer le poids mais surtout la quantité de gras et de choisir les moutons qu’il emmène. Les moutons choisis sont tondus avant de monter dans le camion et disparaissent ensuite vers l’abattoir.

Lors de la vente, les agneaux font en moyenne entre 40 et 42 kg avec environ 18 kg de viande. Ben reçoit une rémunération de 5 Dollars Néo-zélandais par kilogramme. Soit un prix de 90 Dollars Néo-zélandais par agneau, environ 54,5 euros.

La laine est rémunérée au même prix de 5$/kg. Sur les gros moutons, il peut y avoir jusqu’à 5kg de laine lorsqu’il les tond en août.

Moutons de Ben Richards - Nouvelle-Zélande

Vache à viande, un meilleur marché que pour les laitières

Les vaches de Ben sont des vaches à viande. Ben m’explique qu’actuellement le marché bovin est mis à mal avec un prix du lait deux fois inférieur à celui d’il y a deux ans. Le marché de la viande bovine n’est pas au meilleur de sa forme mais il s’en sort beaucoup mieux et les prix restent raisonnables.

Au mois de décembre, Ben met les taureaux avec les vaches pour que les veaux naissent, après les 9 mois de gestation, à la fin de l’hiver, vers août-septembre (rappelez vous, nous sommes dans l’hémisphère sud).

Chaque année, Ben compte une centaine de naissance de veaux. Il en garde une vingtaine chaque année pour renouveler le troupeau. Les autres sont vendus lorsqu’ils atteignent l’âge adulte avec un poids de 200 à 300 kg pour un prix aux alentours de 1000$ Dollars Néo-zélandais chacun (600€).

Coucou!

Des normes, des petites normes, encore des petites normes

Avec Ben, nous avons abordés l’épineuse question des différentes normes qui peuvent réguler l’agriculture.

Je lui ai expliqué qu’en France, les agriculteurs étouffent sous le poids des normes européennes et françaises. Parce qu’en France, on aime bien aller toujours plus loin et rajouter d’autres normes par-dessus ! On en arrive aujourd’hui à des situations ridicules et dramatiques. Bien sûr, la crise agricole d’aujourd’hui est bien plus compliquée qu’une simple question de normes mais c’est l’une des composantes.

En Nouvelle-Zélande, la régulation de l’agriculture a tendance à s’intensifier depuis plusieurs années. Ben m’explique que de nouvelles normes viennent de sortir sur l’utilisation des engrais.

Pour lui, rien de dramatique, il utilise déjà le minimum possible de produits chimiques. En plus de cela, il a des parties de son exploitation qui sont réservées à l’entretien et la préservation de la faune et la flore native de Nouvelle-Zélande donc aucune utilisation de produits aux alentours.

Pour Ben, c’est important d’être au plus près de la nature et il aime à penser qu’il est déjà tellement protecteur que les futures normes à venir n’auront aucun impact sur son exploitation !

Ben et Cheryl sous le porche de leur maison

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