La semaine de Paysans d’Avenir du 2 au 8 mai
Mots clefs: lémuriens, manioc et foie gras!
Lundi 2 mai : c’est l’anniversaire d’une de mes meilleures amies et je ne suis pas avec elle. J’ai senti que j’avais intérêt à me rattraper à mon retour ! Je lui ai proposé de re-fêter son anniversaire au mois de juillet, à mon retour ! Je lui aurai bien envoyé un petit cadeau, mais les colis qui partent de Madagascar ne semblent jamais arriver à bon port.
Ce matin, je suis partie avec Abel en voiture car la route n’est pas trop mauvaise. Cela me change de la moto ! Une petite demi-heure plus tard, nous arrivons à Andranovorivato chez Marcel, Vice-président du CRAM (Centre Régional des Agriculteurs Malgaches). Nous nous sommes concentrés sur l’itinéraire technique de la production de semences de riz pluvial, c’est-à-dire que nous avons repris mois par mois les différentes étapes de travail du sol, traitements, plantation, etc.
Le midi, Marcel a eu la gentillesse de nous inviter à déjeuner : riz et petits poissons séchés. Un régal !
Mardi : il est temps de reprendre la route. Une nouvelle virée en taxi-brousse pour aller jusqu’à Ranohir. Je ne vous en dis pas plus pour le moment, un article paraîtra demain rien que sur cette journée !
Mercredi : à Ranohir, il n’y a pas grand-chose. C’est un village au milieu de rien. Alors pourquoi y faire escale ? C’est ici que se situe l’entrée du parc national de Isalo (prononcer Ichale). Un parc magnifique de 81.540 ha avec 400 espèces floristiques dont certaines endémiques de Madagascar, 77 espèces d’oiseaux et… des lémuriens !
En novembre dernier, le prix des parcs a augmenté de plus de 100%. Une entrée coûte désormais 65 000 Ar (18€), il faut compter 80 000 Ar (22€) pour un guide à la demi-journée et il faut ajouter d’autres frais divers (32 000 Ar soit 9€). Autant vous dire que seule, cela est un investissement de visiter ce parc à environ 50€ la demi-journée.
Au final, l’émerveillement était au rendez-vous et je n’ai pas du tout regretté !
Jeudi : mon tout dernier taxi-brousse ! Enfin ! En plus, il était plutôt confortable. Je suis arrivée à Tuléar en tout début d’après-midi et c’est Ruffin, le responsable de la Maison des Paysans (MDP) qui vient me chercher. Nous avons fait un briefing dans l’après-midi et il m’a beaucoup parlé de MDP, son rôle, son organisation, etc.
Le soir vers 20h40, j’ai voulu dîner à l’hôtel. J’arrive comme une fleur dans le restaurant mais la gérante m’informe que le restaurant ferme à 20h ! Aïe ! Mais j’avais faim moi ! Elle a tout de même réussi à me trouver un peu de pain et du beurre.
Vendredi : journée de terrain avec la Maison des Paysans. Nous voici, Ruffin et moi, sur une piste en travaux direction d’Ankililoaka (ici) pour aller rencontrer plusieurs agriculteurs membres de MDP dont Justome et Depaul que j’ai interviewés. Nous avons parlé manioc (des petites recettes à venir), coton et artémisia ! Nous avons ensuite parcouru quelques champs et récolté un peu de manioc.
Après le déjeuner, nous sommes allés rencontrer le gérant de la pépinière d’artémisia de Bionexx, l’usine d’extraction de l’essence d’artémisinine.
Sur le chemin du retour, à une dizaine de kilomètres de Tuléar, nous avons rallumé la radio. Nous faisions tourner toute la bande FM, mais impossible de trouver une fréquence. Au bout de quelques minutes Ruffin m’explique que c’est le signe d’une panne d’électricité sur la ville ! En effet, nous entrons dans Tuléar de nuit, et la ville est complètement plongée dans le noir. J’ai eu de la chance, mon hôtel avait un groupe électrogène qui nous a permis d’avoir de la lumière jusqu’au retour du courant vers 19h.
Samedi : mon avion pour retourner à Antananarivo était prévu à 16h40 et, chose rare, il n’avait pas du tout été retardé ! J’ai donc profité de mon temps libre pour avancer sur quelques articles et mon programme de la Bolivie !
Arrivée à l’aéroport, j’ai eu l’agréable surprise d’apprendre que je voyageais en classe business ! Bon pour un vol d’une heure ce n’est pas grand-chose. Je rêve d’être surclassée sur un de mes 6 vols pour la Bolivie !!
Ce jour-là, Nico et Marie participaient à l’UTOP (Ultra-Trail des Ô Plateaux). Ils ont fait un parcours de 30 km avec 900m de dénivelé, le tout en 5H30, rien que ça ! Malgré la fatigue, Nico est tout de même venu me chercher à l’aéroport, une crème ! Et en rentrant, il a été faire courir Kibo, leur labrador. Je ne sais vraiment pas où il trouve toute cette énergie !
Dimanche : petit-déjeuner agréable dans le jardin, à la fraîche. L’hiver pointe le bout de son nez (qui coule) à Madagascar. Mon ami Jimmy d’Antsirabé montait à Tana pour le weekend et nous avions prévu de déjeuner ensemble. Marie et Nico se sont joints à nous pour une crêperie ! Lorsque l’on entre dans la crêperie Le Phare, c’est incroyable, on est directement transportés en Bretagne ! La décoration, les pots de caramel au beurre salé maison, l’odeur alléchante de crêpes, miam, on s’y croirait !
Je n’ai pas été déçue, la qualité et le goût étaient au rendez-vous !
Vers la fin du repas, un déluge s’est abattu sur la rue : vent, pluie diluvienne, la totale ! Tout d’un coup, nous avions l’impression d’être en pleine saison des pluies ! Oups, j’avais étendu mon linge dehors avant de partir…
Le soir, pour terminer cette journée gourmande, Nico et Marie m’ont fait goûter le foie gras malgache ! Une spécialité d’une petite ville entre Antananarivo et Antsirabé. Ils étaient déçus, il n’était pas aussi bon que le dernier qu’ils avaient mangé. En tout cas, moi, ça m’a quand même fait bien plaisir !
Ce soir-là, je fais un peu le bilan. Ce séjour à Madagascar a été beaucoup trop court ! J’ai un débriefing de prévu avec Afdi ce lundi et mardi je quitte le pays, direction la Bolivie !