Rencontre avec l’agronome Emiliana Reynaga travaillant pour l’ONG IPTK près de Sucre
Après ses trois années de formation, Emiliana est devenue technicienne agricole. Elle a eu notamment l’occasion de travailler vers Potosi puis Cochabamba sur la mise en place de système d’irrigation. Il y a sept mois elle a été recrutée par IPTK pour travailler auprès des populations rurales de la région de Sucre.
Du champ à l’assiette
Emiliana suit 173 familles rurales du champ à l’assiette. Je m’explique.
IPTK a fait le constat que de nombreuses personnes souffraient de malnutrition dans la région. En effet, les populations rurales faisaient pousser principalement des pommes de terre qui composaient donc l’essentiel de leur alimentation. Les seuls « extras » que l’on trouvait étaient : de la mangue, de la banane, des oranges, du citron et de l’avocat. Ce dernier est la seule production native de la région.
IPTK a alors commencé un grand travail de sensibilisation sur l’agriculture et l’alimentation. Emiliana a pour rôle de conseiller les familles sur leur agriculture et notamment les aider à mettre en place de nouvelles cultures. Lorsque des problèmes apparaissent, chaque personne est libre de l’appeler pour avoir son avis. Par exemple, sur la photo ci-dessus, ce couple d’agriculteurs nous présente leur parcelle de tomates. Une partie des plants sont malades et ils ne savent pas pourquoi. Emiliana leur explique que cet endroit manque de soleil et les plants n’arrivent donc pas à pousser correctement.
Cette région connaît un climat et des températures plutôt clémentes (surtout comparer à La Paz). En hiver, le thermomètre ne descend jamais en-dessous de 10°C. Il n’y a jamais de gèle c’est donc une bonne zone pour le maraîchage. Toutes sortes de fruits et légumes poussent aujourd’hui : tomates, salades, choux, papayes, oignons, etc.
Après l’implantation de nouvelles cultures, Emiliana suit l’évolution des parcelles et apprend aux familles à prendre soin des plantes.
Manger varié, Manger de nouveaux fruits et légumes
Cependant, avoir de nouvelles cultures est bien mais encore faut-il savoir les consommer ! Par exemple, si je vous donner une racine de manioc, vous seriez bien embêtés pour la préparer si vous n’en avez jamais mangé ! Ici, les familles n’ont pas marmiton pour les aider ! C’est la dernière partie du travail d’Emiliana.
Chaque mois, elle se rend dans chaque communauté et organise une session « cuisine » durant laquelle elle enseigne une nouvelle recette. Cette dernière est choisie en fonction de la saison et de ce que les familles récoltent à cette période. En général, ce sont les femmes qui participent à ces sessions.
Les recettes sont très variées et permettent de diversifier l’alimentation des familles.
Les recettes préférées de notre agronome : les lasagnes de quinoa, les saucisses végétariennes (carottes et œufs) et les gâteaux à l’orange et aux carottes.
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