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Portrait d’agriculteur : Nicolas et ses poulets « bio »

18 mai 2016


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Bienvenu à Ambararatabé chez Nicolas, éleveur de 23 ans spécialisé en poulet gasy. Grâce à son appartenance à l’APDIP, il a pu bénéficier de l’aide à l’installation dont nous parlions dans un article précédent (ici). Son élevage a la particularité de n’utiliser aucun produit chimique !

Jamais il n’aurait dû être paysan

Toute son enfance, ses parents avaient un objectif : l’envoyer à l’école pour qu’il ne fasse pas le même métier qu’eux, agriculteur.

Cependant, en 2006, ses parents ayant connus des difficultés financières, ont dû le retirer de l’école. Nicolas est alors revenu à la terre en tant qu’agriculteur.

Dans son village, il y avait un vieux lot de petites maisons, ancien centre de formation pour migrants (personnes venant d’Antananarivo). Le camp n’étant plus en fonction, les maisonnettes sont désormais louées et Nicolas s’est installée dans l’une d’elle. Le lopin de terre autour étant assez réduit, il a décidé de créer un élevage de poulet gasy.

L’aide à l’installation, une opportunité en or

Au lancement de son élevage, il n’avait que 5 poules et ne pouvait donc pas vivre de cette activité. Il a, tout de même, suivi un apprentissage auprès de la Maison Familiale et Rurale (MFR). Néanmoins, il n’avait pas les moyens d’investir pour augmenter la taille de son cheptel.

En 2013, son groupement a adhéré à l’APDIP ce qui a permis à Nicolas d’étendre encore ses connaissances en suivant d’autres formations.

En 2015, il a déposé un dossier de demande d’aide à l’installation et a été sélectionné. Il a reçu un « coup de pouce » d’un montant de 605 000 Ariary (170€) qu’il a utilisé pour :

  • Construire deux poulaillers (200 000 Ar) ;
  • Acheter 19 poules et 3 coqs (250 000 Ar) ;
  • Acheter des petits accessoires (ex : mangeoires) ;
  • Vacciner les animaux ;
  • Améliorer l’alimentation des poulets.

L’appui lui a permis de se créer un véritable travail autonome et rentable. L’élevage lui permet de satisfaire tous ses besoins quotidiens et il a même pu améliorer les équipements de son habitation.

Un des poulaillers

Un des poulaillers

Les poulets « bio » de Nicolas

Nicolas a un contrat avec un restaurateur chinois d’Antananarivo qui lui achète chaque mois toute sa production. Il a une condition à respecter : il ne doit utiliser aucun produit chimique. Il n’a même pas le droit de vacciner ces poules ! Je lui ai demandé s’il n’était pas inquiet que ses animaux soient sans protection, l’élevage risque d’être décimé ! Mais il a un secret pour protéger ses poules.

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Le quatre-épingles, un arbre protecteur ?

 Pour protéger les poules, le Chinois lui a donné des graines de quatre-épingles (photo ci-dessous). Chaque semaine, Nicolas coupe quelques feuilles, les broie puis les fait infuser dans de l’eau. Il filtre ensuite la concoction pour la donner aux poules en remplacement de l’eau. Cette mixture est censée protéger les poules de toute maladie.

Le quatre-épingle !

Le quatre-épingle !

Pour l’instant, cette protection a toujours suffi. Le seul souci est qu’après ingestion du produit, les poules en période de ponte ne donnent plus d’œufs pendant deux jours. Nicolas perd donc deux jours de ponte par semaine.

J’ai fait quelques recherches sur cet arbre mais je n’ai rien trouvé concernant son effet de protection sur les poules. Par contre, il semblerait que le quatre-épingle soit très bon pour les dermatoses, la tension et les troubles de la ménopause !

En parallèle, les animaux mangent une nourriture saine : maïs, riz, manioc et soja.

Tous les mois, le restaurateur Chinois vient acheter tous les poulets disponibles pour 6500 Ariary (1,82€). En général, il prend des animaux qui ont entre 1 et 3 mois. S’ils ont plus de trois mois, le prix monte à 10 000 Ariary (2,80€). Enfin, s’il s’agit d’une poule prête à pondre, le chinois paiera 30 000 Ariary (8,41€).

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Et l’avenir ?

Le Chinois de Tana a passé un nouveau contrat avec Nicolas. Désormais, ce dernier devra également lui fournir des poussins !

Cet accord nécessite que Nicolas augmente la taille de son élevage. Cependant, l’espace autour de la maison est trop réduit. Il a donc acheté un lopin de terre un peu plus loin. A terme, il souhaite y construire sa maison ainsi que plusieurs poulaillers. L’exploitation de Nicolas semble avoir un bel avenir devant elle. Espérons que le quatre-épingle reste son allié pour la protection des poulets !

 

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