Paysans d'Avenir

– Embarquez dans l'aventure

Vous lancer dans la culture du manioc et cuisiner des bons petits plats

20 mai 2016

Le manioc est une plante cultivée et consommée principalement en Afrique mais également en Amérique du Sud, dont elle est d’origine, et en Asie. La partie utilisée dans la cuisine est principalement la racine, dégustée crue, cuite, en chips ou même en beignet. Dans certains pays, comme à Madagascar, les locaux mangent également les feuilles pillées, transformées en pâte mélangée au riz.

DSC_1544

Envie de vous lancer dans la culture du Manioc ?

Pour commencer, il faut que vous viviez dans une zone au climat tropical. Le manioc a besoin d’un grand ensoleillement et de plus de 1000 mm d’eau. C’est une donnée majeure!

Pour la culture suivez le guide! Nous verrons ensuite quelques petites recettes extras!

Bien préparer sa terre

Tout commence au mois de juillet. L’agriculteur commence par labourer sa terre avec, en fonction de ses moyens, une charrue à bœuf, un motoculteur ou une bêche. Ensuite, il réalise ensuite une raie qui servira à aligner les pieds de manioc.

Dernière étape de préparation : certains agriculteurs font des trous tous les 1 m ou 1,5 m, là où ils vont planter les boutures. Lors de mes rencontres, je me suis rendue compte que cette étape n’était pas systématique, certain plantant directement sans faire les trous en amont.

Pas de graines pour le manioc mais des boutures

Pour planter du manioc, les agriculteurs n’utilisent pas de graines mais des boutures. Lors de la récolte du manioc, les paysans récupèrent les tiges des plants les plus productifs qu’ils conserveront pendant un an à l’abris sous un arbre. L’agriculteur va, ensuite, couper la tige sous chaque bourgeon de manière à obtenir jusqu’à quatre boutures.

La terre est prête en juillet mais l’implantation des boutures peut être très tardive. Il y a deux cas de figure :

  • Si c’est une terre humide, voir irriguée, il est possible de planter dès juillet-août.
  • Si c’est une terre sèche, il est nécessaire d’attendre que la pluie pointe le bout de ses gouttes pour planter. En général, elle arrive en novembre mais certaines années elle tarde parfois même jusqu’en Février. Cela a été le cas sur la campagne 2015-2016.
Les paysans en train de déguster du manioc cru face aux tiges qui serviront de boutures pour l'année prochaine

Les paysans en train de déguster du manioc cru face aux tiges qui serviront de boutures pour l’année prochaine

Quelques soins

Après la plantation et jusqu’à la récolte, l’agriculteur va faire environ quatre sarclages. Cela consiste avec une bêche à retourner la terre entre les plants de manioc. Il n’y a pas véritablement de fréquence comme pour certaines autres cultures. Le paysan va aviser en fonction de l’apparition des mauvaises herbes.

Globalement, le manioc ne nécessite l’utilisation d’aucun produit phytosanitaire, c’est-à-dire ni fongicide (pour les champignons), ni pesticide, ni engrais chimique. Malgré tout, certaines années, les paysans peuvent être amenés à utiliser des pesticides. Ils n’y ont recours uniquement qu’à l’apparition d’une menace réelle sur le manioc : criquets, mouches blanches, mosaïque (maladie).

La récolte

Pour les terrains irrigués, la récolte va se dérouler vers juillet-août.

Pour les terrains en agriculture pluviale, la récolte se déroule en septembre.

Lorsque l’on parle de récolte, il s’agit de l’arrachage des pieds pour récupérer les racines. Les feuilles pouvant être ramassées bien avant et étant cueillies en général en fonction des besoins de la famille. Lors de la récolte des racines, les feuilles seront conservées pour l’alimentation du bétail, tandis que les tiges seront mises de côté pour faire les boutures de l’année suivante.

L’arrachage des pieds n’est pas chose facile comme nous le montre la photo ci-dessous. Ils étaient trois pour tirer et arracher ce pauvre pied.

DSC_1561

Le travail étant long et pénible, le paysan ne récolte pas seul. Il fait appel soit à l’entraide de voisinage, soit à de la main d’œuvre saisonnière. Dans le premier cas, les paysans du village s’entraident les uns après les autres. Dans le deuxième cas, l’agriculteur va payer 5000 Ar (1,41€) par charrette remplie (sachant qu’une charrette se remplie en 4-5 heures).

Les racines récoltées seront ensuite grattées pour enlever la peau puis séchées au soleil pendant un mois (en général sur le toit des maisons).

Niveau rendement, pour un hectare de manioc un paysans récolte en moyenne 1200 kg de matière humide, soit environ 600kg de matière sèche.

La commercialisation

En général, le paysan va écouler sa marchandise directement sur le marché local.

Ensuite, il peut également vendre à des petits collecteurs qui vont ensuite revendre sur des marchés plus lointains.

Le prix de vente tourne aux alentours de 500 Ar/kg (0,14€).

Envie d’en savoir plus? Je vous recommande cette page de la FAO : http://www.fao.org/ag/save-and-Grow/cassava/fr/index.html

Comment cuisiner votre manioc?

Je vous propose trois recettes: chips, beignets et ravitoto (prononcer Ravitout).

Le ravitoto, spécialité malgache (par Marmiton)

Temps de préparation : 20 minutes
Temps de cuisson : 35 minutes

Ingrédients (pour 5 personnes) :
  • 500 g de feuilles de manioc pilées, on en trouve chez les marchand afro/asiatique (par exemple en rayon surgelés), sous la dénomination de ‘saka-saka’
  • 1 litre d’huile de tournesol,
  • 800 g à 1 kg de poitrine de porc la plus grasse (avec l’os, de préférence)
  • 1 à 2 échalotes,
  • 1/2 gousse d’ail,
  • du gingembre.
 Préparation :
Commencez par découper la viande en gros dés et la faire sauter dans de l’huile jusqu’à la dorer.
Dans une marmite (de type marmite en fonte), faire dorer l’échalote coupée en rondelle dans un peu d’huile, puis ensuite ajouter l’ail et les feuilles de manioc. Bien mélanger et ajouter le gingembre (juste pour parfumer) et l’huile, du moins la moitié de la bouteille pour ceux qui craigne le gras.
Laisser cuire à feu doux pendant environ 30 minutes, en remuant de temps en temps.
C’est prêt lorsque les feuilles de manioc ont complètement changé de couleur (de vert à presque noir).

Chips de manioc

Temps de préparation : 10 minutes
Temps de cuisson : 4 minutes
Ingrédients (pour 3 personnes) :
  • une racine de manioc,
  • de l’huile,
  • du sel.
Préparation :
Commencez par éplucher le tubercule. Coupez le ensuite en fines rondelles. Faites ensuite frire les rondelles dans l’huile.
Séchez, salez, c’est prêt!

Beignet de manioc (par recettes-ensoleillée)

Temps de préparation : 10 minutes
Temps de cuisson : 4 minutes

Ingrédients :

  • 1 manioc d’environ 500 g,
  • 150 g sucre (à ajuster selon goût),
  • 1 œuf (facultatif),
  • 125 g de noix de coco (facultatif),
  • huile pour friture.

Commencez par éplucher et râper le tubercule, ajoutez ensuite le sucre, l’œuf préalablement battu et la noix de coco. Chauffez l’huile dans une poêle. Formez des boudins et les mettre un par un dans l’huile à feu moyen. Retournez-les que chaque face soit bien dorée. Déposez enfin sur du papier absorbant. C’est prêt à déguster!

One thought on “Vous lancer dans la culture du manioc et cuisiner des bons petits plats

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *