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Zob, une autre approche du développement

7 juin 2016


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Zob n’est pas ce que l’on pourrait croire. Zob n’est pas une ONG. Zob a un nom étrange issu, d’un pari. Zob est unique. Zob, c’est Zob.

Je commence par vous dire tout ce que ZOB n’est pas, c’est bizarre, je sais. Zob est une autre manière d’appréhender le micro-crédit aux paysans pour l’achat d’animaux et d’outils.

Qu’est-ce donc que ce « Zob » dont tu nous parles ?!

Zébu Overseas Board a été créé en 1996 par Stéphane Geay. Au cours d’une soirée arrosée, ses amis l’avaient mis au défi de créer une société répondant au doux nom de « ZOB ». Challenge accepted, Stéphane lance la Zébu Overseas Bank dont le dernier mot deviendra plus tard « board ».

Il s’agit d’une entreprise sociale qui a pour but de permettre à des paysans malgaches de la région d’Antsirabé d’acheter un animal ou une charrette via un système de location-vente.

Qu’est-ce qu’une entreprise « sociale » ?

Zob travaille dans une logique économique de création de richesses utilisées non pas pour son propre profit mais pour aider les paysans avec lesquels elle travaille. Les associés ne touchent pas un centime de l’argent utilisé par Zob. Le moindre bénéfice sert alors à financer des formations paysannes ou des crédits supplémentaires.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Vous et moi, simples particuliers que nous sommes, pouvons désormais acheter un zébu, un cochon ou encore une charrette pour les mettre à disposition de paysans. Nous sommes alors propriétaires d’un animal à Madagascar ! Vous me demanderez sans doute quel intérêt vous avez à faire cela ?

L’envie de faire une bonne action ?

Zob prend un ton plus décalé : « Un Zébu est le cadeau idéal que vous pouvez offrir à vos amis les plus blasés. Même les êtres les plus dégénérés par la société de consommation et les plus renfrognés à l’égard du beau, du bien et de la nature verront leur visage s’éclairer à la pensée de posséder ce noble animal qui portera leur nom ».

Vous investissez alors dans un P.E.Z (Plan d’Epargne Zolidaire) et devenez propriétaire pendant trois ans d’un joyeux animal ou d’une superbe charrette de compétition !

Chaque mois, le paysan rembourse à Zob une partie de l’investissement et des intérêts (taux de 2,125%) et ce, pendant trois ans. Au terme du contrat, il deviendra propriétaire de l’animal ou de la charrette.

Un éleveur aidé par Zob, vous voyez comme il est heureux?!

Un éleveur aidé par Zob, vous voyez comme il est heureux?!

Parlons tarif

Bon un Zébu, un cochon, ce n’est pas donné, je vous le dis tout de suite.

Premier prix : 100€ pour un cochon.

Ensuite, pour la modique somme de 300€, vous pouvez acquérir un zébu ou une charrette.

Enfin, le must est l’achat de la métisse pour 600€. C’est un croisement entre un zébu et une vache laitière. Elle est très demandée par les paysans car peut produire jusqu’à 15L de lait par jour.

A l’issu des trois années, vous pouvez soit laisser l’argent à Zob qui le réinvestira, soit le récupérer. Attention, dans ce dernier cas, il vous faudra venir jusqu’à Antsirabé et votre argent vous sera rendu en Ariary. C’est l’occasion de faire un beau voyage et de réinvestir dans les commerces locaux !

Joue la comme Zidane !

Hé oui, des stars possèdent déjà un zébu chez Zob ! Vous deviendrez aussi tendance que Zizou et Chirac !

L'équipe de Zob qui m'a accompagné sur le terrain pour me montrer leurs beaux projets!

L’équipe de Zob qui m’a accompagnée sur le terrain pour me montrer leurs beaux projets!

Pourquoi c’est mieux que le microcrédit?

A vrai dire, ce n’est ni mieux, ni moins bien! C’est véritablement une autre façon d’apporter un soutien aux paysans.

Zob estime qu’apporter un animal est plus sûr que d’apporter une somme d’argent qui pourrait être utilisée pour autre chose que le projet initial.

En parallèle, les techniciens agricoles de l’entreprise apportent un soutien aux paysans en les visitant et les aidant à la moindre difficulté.

Pour conclure

Il faut voir votre soutien à Zob de deux manières: une bonne action directe auprès d’un paysan malgache d’une part, et un investissement pour un futur voyage pour venir découvrir la beauté de Madagascar d’autre part!

Alors, prêt à investir ? 😉

 

2 thoughts on “Zob, une autre approche du développement

  1. ROBIN dit :

    Je trouve que la démarche de ZOB est particulièrement intéressante. Néanmoins,il me semble qu’un taux de 2,125% est élevé, proportionnellement aux ressources modestes des Malgaches.
    Tes séjours nous enrichissent continuellement, tant par tes commentaires que par tes photos.
    A nous ensuite de réagir en « enrichissant » (à la mesure de nos moyens) ces paysans qui le méritent grandement!
    Bravo Laure-Line pour ces publications qui mêlent toujours agréablement ,pour tes lecteurs, des informations précieuses sur tous ces types d’agricultures, sur tous ces paysans qui oeuvrent ici et là à améliorer la qualité de l’alimentation,…des photographies magnifiques qui nous font voyager avec toi et… ton humour qui nous plaît beaucoup!

    1. Bernadet dit :

      Bonjour Robin,

      Effectivement 2,125% par mois est trop élevé à première vue mais il faut savoir aussi que:
      – Les descentes sur terrain afin de réaliser les enquêtes ainsi que l’étude de la viabilité du projet des paysans sont à la charge de ZOB ;
      – En plus, l’équipe effectue de descente régulière sur terrain afin de vérifier si l’animal est là et en bonne santé et relancer bon nombre de paysans pour le paiement (pas évident de travailler avec des gens qui n’ont pas de revenu régulier mensuel et avec des activités vraiment vulnérable : l’agriculture et l’élevage)
      – Il n’y a pas de frais de dossiers ;

      En fait, la ZOB place la confiance mutuelle avec ses bénéficiaires comme pivot de la réussite de son activité. Pour éviter les non-remboursements, la ZOB préfère les méthodes de récompense plutôt que les méthodes punitives. En effet, il y a très peu de moyens de pression pour forcer les bénéficiaires à rembourser, pas de garantie préalable, pas de commission ou de caution, pas de pénalité de retard. La seule possibilité pour la ZOB face à un non-paiement est le retrait de l’animal ou du matériel placé.

      Nous appliquons alors des mesures de « récompense » pour encourager nos bénéficiaires à être sérieux avec leur projet et le remboursement.

      La première étant l’accès grandement facilité à d’autres projets ultérieurs, ainsi qu’à des prix plus importants et des taux d’intérêt réduits (1,75% au deuxième financement et 1,5% pour le troisième). De formation gratuite sur l’élevage et l’agriculture sont offertes également aux paysans assidus au niveau du remboursement.

      Nos remerciement à Laure-Line pour cet article 😉

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